Rugby

Les membres de l’équipe canadienne de rugby en fauteuil roulant ont eu le privilège de se réunir pour un camp d’entraînement d’une dizaine de jours à la fin du mois de septembre à London, en Ontario. Pour eux, il s’agissait d’abord d’un temps pour se retrouver ensemble une première fois en plus de six mois.

 « Nous avions des objectifs très simples, mais très importants, de se ramener au fun de jouer, de vraiment revivre cette joie de jouer ce sport. L’une de nos grosses valeurs d’équipe est la famille, donc passer du temps en famille était très important », souligne l’entraîneur-chef Patrick Côté.

Le Québec y était aussi représenté par les joueurs Fabien Lavoie, Anthony Létourneau et Patrice Simard.

Malgré l’absence de matchs, quelques entraînements régionaux avaient été organisés ces derniers mois. Et les athlètes ont démontré qu’ils n’avaient pas diminué leurs efforts dans leur préparation.

« J’ai été très agréablement surpris du niveau de jeu qu’on a démontré à travers le camp. Beaucoup de travail fait pendant les six mois d’absence s’est transféré en amélioration de performance », affirme l’entraîneur, qui ajoute néanmoins que les lectures de jeu étaient un peu plus lentes et que l’exécution de gestes techniques pouvait être plus difficile sous pression en situation de jeu.

« Nous étions très contents de nous revoir et c’était un peu surréel de pouvoir se retrouver dans la situation dans laquelle on est. On se sentait un peu privilégiés de faire ce qu’on fait », mentionne Fabien Lavoie, qui s’était entraîné cet été avec des joueurs de la région de Montréal.

Dans une bulle

L’équipe s’est adaptée aux mesures sanitaires. Notamment, la distanciation physique était respectée en tout temps en dehors du terrain et le port du masque était obligatoire en dehors du jeu. Tous les membres de l’organisation avaient préalablement obtenu un résultat négatif à un test de dépistage. Le camp s’est déroulé dans une bulle avec un contact minimal avec la population locale.

« Notre plan de retour au jeu qu’on avait bâti est applicable, assure Patrick Côté. Oui, ça prend plus de temps et il y a des efforts supplémentaires, mais tout le monde a embarqué dans cet effort pour être sûr que l’on puisse tenir ces activités-là. C’était toujours dans l’optique de ne pas mettre à risque la santé des participants. »

Sur le terrain, les contacts ont été réduits notamment en ajoutant plus d’entraînements 3 vs 3, qui ajoutaient de l’espace, mais qui mettaient du même coup l’emphase sur le conditionnement physique.

L’équipe canadienne de rugby en fauteuil roulant avait obtenu son billet pour les Jeux paralympiques de Tokyo en demeurant invaincue lors du tournoi de qualification présenté au mois de mars dernier à Richmond, en Colombie-Britannique. Il s’agissait de la dernière réunion de l’équipe entière.

Alors que certains joueurs de l’équipe se retrouvent en zone rouge au Québec et n’ont plus accès à leur salle d’entraînement, Patrick Côté assure que l’équipe contrôle ce qu’elle peut contrôler si les mesures de confinement se resserrent à travers le pays.

Fabien Lavoie mentionne notamment ne plus avoir accès au PEPS de l’Université Laval à Québec, mais il pourra recevoir de l’équipement à la maison.

« On voit que si on fait bien les choses pendant le confinement, ça se transfère quand même en performances sur le terrain », dit Patrick Côté, qui suit quotidiennement l’évolution de la situation partout au pays.