La médaille devra attendre, mais la glace est brisée pour Alexis Guimond. Le skieur para-alpin a conclu la descente debout en cinquième place samedi afin d’entamer les deuxièmes Jeux paralympiques de sa carrière.
Quatrième de la descente lors des plus récents Championnats du monde, Guimond espérait se frayer un chemin jusqu’au podium cette fois. L’athlète de 22 ans a d’ailleurs connu un bon départ sur la piste de Yanquig, si bien qu’il se retrouvait à seulement 18 centièmes de seconde de la tête au premier intervalle du parcours.
Le Gatinois n’a cependant pas réussi à maintenir cette cadence et son retard s’est graduellement accentué jusqu’à la ligne d’arrivée. Il a finalement conclu avec un chrono de 1 min 16,77 s (+1,85 seconde).
La basse température a été à l’origine d’une piste plus dure et plus rapide qu’à la dernière séance d’entraînement, présenté la veille, mais Alexis Guimond avait prévu le coup et a ajusté sa trajectoire en conséquence.
« Dans certains cas, je suis même allé un peu plus agressif que je pensais et ça m’a quand même coûté beaucoup de temps, a-t-il précisé. Malgré tout, j’ai vraiment aimé ma performance. C’est sûr que j’ai fait quelques erreurs et que ça mérite des ajustements, mais je suis quand même satisfait. »
Le seul représentant de l’unifolié dans cette catégorie a occupé le quatrième rang provisoire pendant un bon moment samedi, jusqu’à ce que le Chinois Liang Jingyi (+1,44 seconde) le surpasse de peu, en fin de compétition.
Le Français Arthur Bauchet a pris sa revanche sur l’Autrichien Markus Salcher. Bauchet avait fini deuxième des mondiaux, tout juste derrière Salcher. Cette fois, il est parvenu à devancer son rival par 33 centièmes de seconde pour se hisser sur la plus haute marche du podium.
Le Suisse et champion paralympique en titre Theo Gmuer (+1,25 seconde) a reçu la médaille de bronze.
« Je me suis détaché de ma nervosité et j’ai juste apprécié le moment ! Contrairement à plusieurs fois dans ma carrière, j’étais moins stressé. C’est sûr qu’une fois rendu dans le portillon de départ, j’avais le cœur qui battait fort, mais c’était plus de l’excitation pour skier le parcours », a souligné Guimond, qui n’a pas caché sa déception en ce qui a trait le résultat. Il estime néanmoins avoir livré une belle descente.
Problèmes de communication
Toujours en descente, le guide Julien Petit et son coéquipier malvoyant Logan Leach (B3) ont skié vers la 9e place de leur catégorie samedi. À ses premiers Jeux, le jeune duo a affiché un temps de 1 min 26,28 s dans cette épreuve remportée par l’Autrichien Johannes Aigner (B2) et le guide Matteo Fleishmann.
« On ne venait pas ici nécessairement pour gagner, mais on est quand même déçus de notre performance, a admis Julien Petit, précisant qu’ils ont eu de la difficulté à apprivoiser la piste à l’entraînement.
« On a eu des sections avec des erreurs aux trois entraînements et on n’a pas fait une seule descente complète sans faire d’erreurs. On voulait y arriver aujourd’hui et on était confortables. On avait confiance, mais on restait nerveux. »
La distance qui les séparait a augmenté durant leur descente, faute d’une communication adéquate, et ils ont seulement réussi à la réduire en fin de parcours.
« On est tous les deux déçus du résultat et on essaye de comprendre ce qui est arrivé », a déclaré Julien Petit.
« Au Canada, c’est rare qu’on puisse s’entraîner en descente. Logan a chuté à l’entraînement à Whistler avant de quitter pour la Chine et on a raté deux entraînements de vitesse. Je pense que ç’a paru dans notre préparation aussi. »
L’Ontarien Mac Marcoux (B3) a tout tenté afin de défendre son titre, mais a plutôt obtenu la médaille d’argent (+0,36 seconde) aux côtés de son guide Tristan Rodgers. Il s’agit d’une sixième médaille paralympique pour Marcoux, qui en est à ses troisièmes Jeux en carrière.
Le Français Hyacinthe Deleplace (B2) et le guide Valentin Giraud-Moine (+0,65 seconde) ont complété le podium.
Un peu plus tôt, Mollie Jepsen a décroché la première médaille de la délégation canadienne en s’emparant de l’or à la descente féminine debout. Quadruple médaillée des Jeux paralympiques de Pyeongchang, la Britanno-Colombienne de 22 ans s’était classée troisième de cette épreuve en 2018.
Alexis Guimond et Julien Petit seront de retour dès dimanche pour les épreuves de super-G.
« J’ai bien skié et ça regarde bien, mais mes compétiteurs ont aussi fait du bon ski et la compétition est féroce. C’était une bonne bataille pour les premières places et ça va continuer de l’être dans les prochains jours, a mentionné Guimond. Je ne veux pas me fixer trop d’attentes, je préfère me laisser aller et apprécier l’expérience. »