Brent Lakatos est passé bien près de décrocher une cinquième médaille aux Jeux paralympiques de Tokyo. En lutte pour le bronze au marathon T54, le para-athlète québécois a finalement dû se contenter d’une quatrième place.

Lakatos s’est élancé sous la pluie à participer à sa sixième épreuve des Jeux de Tokyo. Après 15 kilomètres, le Dorvalois s’est buté à la chaussée glissante lors d’un virage en épingle qu’il n’a pas été en mesure de maîtriser.

« Je pense que c’était mon premier virage à 180 degrés en 20 ans ! J’avais trop de vitesse et j’ai pris un mauvais angle. J’ai essayé de freiner, mais c’était mouillé alors je ne ralentissais pas. J’ai stoppé les roues avec mes mains, ce qui a fonctionné, mais c’était trop tard », a-t-il raconté à Sportcom.

Lakatos est parvenu à reprendre le groupe de chasse, composé du Britannique David Weir ainsi que des Américains Daniel Romanchuk et Aaron Pike. Le quatuor a toutefois eu du mal à collaborer durant la course.

« Weir et moi, nous n’étions pas capables de gagner du terrain. Les Américains ont suivi et j’ai parlé avec Daniel (Romanchuk) pour qu’on travaille ensemble. Il m’a juste regardé. Je lui ai demandé s’il voulait m’aider et il m’a répondu « fais ce que tu veux ». J’ai compris que ça voulait dire non. »

Pendant ce temps, le Suisse Marcel Hug et le Chinois Zhang Yong bataillaient ferme pour la médaille d’or, à 5 minutes de leurs poursuivants.

Ici non plus, la coopération n’était pas au rendez-vous. Hug a demandé à quelques occasions au Chinois de prendre des relais. Ce dernier a ignoré les différentes requêtes, préférant rester dans la roue du Suisse afin de conserver son énergie.

Après 1 h 20 min, Marcel Hug en a eu assez. Le champion paralympique en titre de cette épreuve a profité d’une descente pour mettre les gaz et distancer son adversaire. Il a conclu en 1 h 24 min 2 s et a décroché sa quatrième médaille d’or à Tokyo, à 20 secondes de Yong.

Daniel Romanchuk a quant à lui pris la fuite dans une montée avec deux kilomètres à faire. Il a conclu à 5 minutes 3 secondes du vainqueur, tandis que Brent Lakatos a été le quatrième à franchir la ligne d’arrivée (+5 minutes 16 secondes).

« C’est le plus fort au monde en montée. J’ai fait tout ce que je pouvais dans cette course, mais c’était très frustrant et difficile. Je suis quand même content d’avoir fait de mon mieux», a commenté Lakatos.

Une sélection significative

Bien qu’il ait complété sa dernière épreuve, la journée du Paralympien n’est pas terminée pour autant. Fort d’une récolte de quatre médailles d’argent à Tokyo, Brent Lakatos a été nommé porte-drapeau de la délégation canadienne en vue de la cérémonie de clôture.

Un titre fort mérité pour Lakatos, qui a porté son cumulatif à 11 médailles paralympiques, soit une d’or, huit d’argent et deux de bronze. Il a profité de son passage dans la capitale japonaise pour devancer le Québécois André Viger, qui l’avait initié au sport, à titre d’athlète masculin de course en fauteuil roulant le plus décoré de l’histoire du Canada.

Âgé de 41 ans, Brent Lakatos a démontré toute sa polyvalence en connaissant du succès au 100 m, au 400 m, au 800 m et au 5000 m, en plus de finir quatrième du marathon. Il s’est également classé cinquième de sa vague aux qualifications du 1500 m.

« C’est tellement un bel honneur ! Je vais faire mes valises, prendre ma douche et je retourne au stade ! Mais ce n’est pas pour une autre course cette fois, je ne pense pas être capable d’en faire une autre ici », a lancé le quadruple vice-champion paralympique, satisfait de ses performances.

« Dès le début, toutes les courses étaient très difficiles. En général, je suis très fier de mes Jeux. Tout le monde a fait ce qu’il pouvait pour m’aider et l’organisation était incroyable. Je suis très reconnaissant que l’événement ait pu avoir lieu. »