Basketball en fauteuil roulant

Le Montréalais David Eng a été jugé inadmissible au terme d’un processus de reclassification par la Fédération internationale de basketball en fauteuil roulant. Ainsi, il ne pourra pas participer une cinquième fois aux Jeux paralympiques l’été prochain à Tokyo. S’il s’agit d’une grosse perte pour l’équipe nationale, Parasports Québec souhaite revoir sur le terrain cet excellent ambassadeur du sport.

« L’équipe perd un gros morceau. David, c’est le coéquipier par excellence. Il ne fait pas juste le dire, il le fait et mène par l’exemple. C’est une triste nouvelle pour le basketball au Canada et au Québec », souligne Christian Laserra, entraîneur adjoint de l’équipe canadienne médaillée d’or aux Jeux de Londres, la deuxième conquête d’Eng après Athènes.

La nouvelle a secoué la communauté jeudi. « C’est dommage pour l’athlète qui a tant donné. Je suis vraiment déçu pour lui », souligne pour sa part Maxime Gagnon, directeur général d’AlterGo qui a accueilli à plusieurs occasions David Eng au Défi sportif AlterGo chaque fois comme joueur mais aussi comme ambassadeur de l’événement.

« David est un excellent leader. Je suis convaincu que beaucoup de personnes ont commencé à jouer au basketball en fauteuil à cause de lui. Il a poussé autant pour le développement que pour plus de joueurs de l’équipe du Québec se rendent sur la scène internationale », souligne Jonathan Vermette, son coéquipier au sein de l’équipe nationale.

Le directeur général de Parasports Québec, Francis Ménard déplore qu’on mette fin à la carrière internationale d’un athlète à la fin d’un cycle paralympique, alors que David s’est entraîné pendant quatre ans pour se rendre à Tokyo. Selon lui, la résistance de la Fédération internationale de basketball en fauteuil roulant de se conformer aux décisions du Comité international paralympique a des conséquences désastreuses pour les joueurs en fin de compte.

« On sait que c’est un dur moment et qu’il y aura des décisions difficiles à venir, mais Parasports Québec sera là pour le soutenir et on espère le revoir sur un terrain au Québec », dit-il.

Son travail de porte-parole est précieux pour tous les parasports à travers la province. Il joue depuis plus de 30 ans et s’est toujours impliqué au-delà du terrain. Le rayonnement de David Eng va au-delà de son équipe, lui qui a notamment été le porte-drapeau de l’équipe canadienne aux Jeux paralympiques de Rio.

« C’est quelqu’un qui s’est investi beaucoup tant par son éthique de travail et que son implication. Il redonnait beaucoup. Il aime son sport et le milieu dans lequel il évolue » poursuit Maxime Gagnon qui espère qu’Eng continuera de jouer et qu’il sera du prochain Défi sportif.

« David est un excellent ambassadeur du sport, toujours disponible. Par sa discipline et son éthique à l’entraînement, il est un exemple pour nos jeunes joueurs et il est aussi un mentor pour les recrues de son équipe. Je l’encourage à continuer de jouer. Si sa carrière internationale est terminée, il peut quand même décider quand elle se termine chez lui », affirme Karine Côté, directrice des sports à Parasports Québec.

Christian Laserra, qui dirige maintenant l’équipe AAA au Centre d’intégration à la vie active (CIVA) de Montréal, rappelle également que David Eng est toujours un adversaire redoutable lorsqu’il défend les couleurs des Gladiateurs de Laval.

« C’est la première menace. S’il décide qu’il s’allume, c’est fini, dit-il en riant. C’est un toujours un plaisir de jouer contre eux. Il y a cette camaraderie au Québec et on se pousse tous ensemble. »