Tout au long de sa carrière, Donald Royer a travaillé de près ou de loin avec des para-athlètes québécois qui sont parvenus à se distinguer aux niveaux national et international, pavant ainsi la voie à une réelle progression des sports adaptés.

Le spécialiste de la course sur route René Massé a marqué une page d’histoire au tournant des années 70, devenant le premier Québécois à participer aux Jeux paralympiques présentés en 1972, à Heidelberg, en Allemagne.

Le début d’une longue, mais ô combien importante quête pour les parasports au Québec.

Ont suivi les Douglas Lyons, André Viger et Chantal Petitclerc, pour ne nommer que ceux-là, qui à leur manière, ont permis aux sports adaptés de se tailler une place parmi l’élite sportive québécoise.

« Ils faisaient leurs marques et ils ont tous attiré l’attention des médias en atteignant un certain niveau d’excellence, de performance. Ç’a permis de mettre le sport en fauteuil sur la carte », se rappelle Donald Royer qui, en compagnie de ses protégés, n’a jamais cessé de batailler pour que les para-athlètes soient reconnus à leur juste valeur.

Après chaque cycle paralympique, une amélioration constante a été remarquée par celui qui a été impliqué à une douzaine de Jeux paralympiques partout à travers le monde.

Lentement, mais sûrement, les Québécois ont finalement récolté le fruit de leurs efforts. « Les gens étaient de plus en plus curieux et la qualité du spectacle au niveau du sport a grandi. Il y a une certaine crédibilité qui s’est établie au fil des ans. »

Et les preuves sont éloquentes. En 1975, Douglas Lyons devint le premier para-athlète à être récompensé au Gala Sports Québec, remportant la catégorie de l’athlète par excellence, avant de voir André Viger mettre la main sur le prestigieux titre, dix ans plus tard.

En 2000, c’était au tour de Chantal Petitclerc, récipiendaire de l’athlète féminine par excellence au niveau international, de se démarquer.

« Enfin, les choses changeaient pour le mieux… » 

Des porte-paroles exemplaires

Aux dires de Donald Royer, tout le travail accompli n’aurait jamais été possible sans la contribution continue de ces trois para-athlètes, les premiers d’une longue série qui ont ensuite remis le flambeau à d’autres fiers représentants du fleurdelisé.

« Il ne faut surtout pas sous-estimer ce qu’ils ont apporté. Ils ont été de véritables modèles. Ce n’est pas moi que les jeunes voulaient voir, ce sont eux ! Ils ont rendu le mouvement de plus en plus crédible et plus respecté », précise M. Royer.

En plus des trophées, des médailles et nombreuses autres récompenses, les Lyons, Viger et Petitclerc ont prêté leurs voix à la cause et n’ont jamais reculé face aux nombreux défis.

« Une vedette comme André Viger, qui n’avait pas la langue dans sa poche, n’a jamais hésité à le dire quand ça ne faisait pas son affaire », a-t-il lancé au sujet du renommé marathonien et homme d’affaires.

« De son côté, Chantal a toujours été très respectée! Elle est très articulée et on n’a pas hésité à reconnaître son talent en lui confiant un poste important. C’est probablement la plus belle consécration! Elle est devenue sénatrice et c’est une reconnaissance importante pour moi. Maintenant, elle peut intervenir et aider », a-t-il poursuivi.

 

Visibilité et accessibilité

Certes, la course a été longue, mais la récompense en aura valu la peine pour M. Royer qui, aujourd’hui, peut dire avec fierté que les sports adaptés sont accessibles et profitent finalement de la visibilité tant espérée.

« Il faut comprendre que ça ne s’est pas fait du jour au lendemain. Il y a eu des périodes creuses, mais on s’en est sorti. Le message a fait son chemin et les jeunes ont vu que le sport pourrait les intéresser. Les athlètes d’excellence représentent un outil important pour nous et, ce que je retiens, c’est l’impact que ç’a eu sur la société. »

Le 16 juin prochain, c’est avec le sentiment du devoir accompli que Donald Royer quittera son poste su conseil d’administration de Parasports Québec après plus de cinquante années passées à se dévouer pour la cause. Sa passion pour les sports adaptés et sa détermination demeureront toutefois à jamais dans l’ADN de Parasports Québec.

C’est pourquoi il voit grand pour le futur de l’organisation.

« Il y aura toujours des personnes à qui nous pourrons venir en aide. Nous avons réussi à bâtir une structure d’encadrement solide qui permet aux para-athlètes de faire du sport. Du loisir jusqu’à l’excellence. On ne les laisse pas moisir. On essaye de leur offrir des outils et le sport en sera toujours un », a-t-il conclu.

À venir vendredi prochain : Une vue d’ensemble et les défis à venir