Il y maintenant plus de 20 ans que Christian La Serra gravite dans le monde du basketball en fauteuil roulant, mais sa passion pour ce sport se veut toujours aussi intense. Celui qui entraine entre autres l’équipe AAA du Centre d’intégration à la vie active (CIVA) a d’ailleurs profité du Championnat national de la Ligue canadienne de basketball en fauteuil roulant (LCBFR) pour ajouter une médaille de bronze et une nouvelle expérience à son palmarès déjà bien garni.

La tâche n’a pas été simple pour le CIVA, qui a fait face à beaucoup d’adversité à ce tournoi présenté au Centre Pierre-Charbonneau de Montréal, il y a un peu plus d’une semaine. Non seulement l’équipe a dû affronter des formations talentueuses, mais elle a aussi dû se débrouiller sans son entraineur, confiné à la maison lors des deux premiers jours de la compétition.

Cela n’a toutefois pas empêché l’équipe montréalaise de se frayer un chemin jusqu’à la finale pour la médaille de bronze, où elle a pu renouer avec son pilote et mentor sur les lignes de côté et signer une victoire sans équivoque de 73-47 contre les Rollers de Calgary.

« Nous avons pris toutes les précautions et j’ai finalement obtenu des tests négatifs concluants. J’étais très content de pouvoir être sur place au lieu de coacher de mon salon », raconte La Serra en riant.

« Nous avions perdu contre Calgary en match préliminaire, alors nous savions à quoi nous attendre et tout est tombé en place, poursuit-il. Nous avons exécuté à la perfection et nous avons prouvé que nous pouvons nous adapter à tous les styles. Notre équipe peut tout faire sur le terrain et ça, c’est super cool pour un entraineur. »

C’est donc avec le sentiment du devoir accompli et, surtout, beaucoup de fierté que le vétéran entraineur s’est adressé à ses troupes à l’issue du tournoi.

« Nous aurions souhaité affronter les Gladiateurs de Laval en finale, mais nous avons dû nous avouer vaincus contre l’équipe championne des Tigers de Scarborough et le meilleur joueur au pays, Patrick Anderson. Il n’y a pas de honte à avoir et c’est de la bonne expérience. Nous nous sommes bien repris. Nous avons atteint notre objectif de jouer le dimanche et de gagner une des deux finales », poursuit-il.

Bien au-delà du résultat, cette médaille de bronze représente bien tout le travail effectué en amont de ce tournoi. Non seulement par les athlètes, mais aussi par l’entraineur qui a su garder la motivation au rendez-vous, peu importe les obstacles qu’ils ont rencontrés.

« Le crédit revient entièrement aux membres de l’équipe, lance-t-il avec humilité. Mis à part une pause en raison des restrictions sanitaires, ils ont pratiqué deux fois par semaine pour s’améliorer et atteindre cet objectif. Ils ont toujours été au rendez-vous et leur travail a été récompensé. Nous avons eu une bonne saison et nous avons gardé une bonne erre d’aller. »

Le CIVA aura l’occasion de terminer sa campagne en beauté à l’occasion des finales provinciales, prévues du 13 au 15 mai.

Coup de foudre

 

Christian La Serra a tout fait dans le basketball en fauteuil roulant depuis qu’il a été initié au sport à la fin des années 1990. Il a d’abord joué pour le plaisir, puis a décidé de s’impliquer comme entraineur. Un rôle qui l’a mené jusqu’à la médaille d’or paralympique aux Jeux de Londres, en 2012, où il occupait le rôle d’adjoint de l’équipe masculine canadienne.

« Je suis tout de suite tombé en amour avec le sport, mais aussi avec l’esprit de famille qui l’entoure. Au basketball en fauteuil roulant, tout le monde s’entraide et il n’y a pas de problème. On s’aime tous et on travaille tous ensemble. C’est ce qui m’a motivé à monter les échelons jusqu’à l’équipe canadienne », explique celui qui s’est ensuite retiré le temps de quelques années pour fonder une famille.

« Ça passe vite! Un petit garçon, la maison et le travail, tout déboule! » souligne-t-il.

Malgré tout, son amour pour le basketball en fauteuil est toujours demeuré le même, ce qui l’a mené vers un retour avec le CIVA et, plus récemment, avec l’équipe canadienne masculine des moins de 23 ans, qui a raflé la médaille de bronze aux Championnats des Amériques en mars dernier.

« C’est toujours un honneur de représenter l’unifolié! On m’a appelé et j’ai tout de suite dit oui. Je savais que je voulais un jour retourner avec les équipes nationales et je me rends compte que j’adore travailler avec les jeunes athlètes », avoue-t-il.

Peu importe le niveau ou l’endroit, Christian La Serra persiste et signe : il fera tout en son possible pour transmettre sa passion, tout en apprenant de chaque expérience.

« Je reviens tranquillement et je m’amuse. Je continue toujours d’échanger avec les joueurs et les entraineurs, peu importe la compétition. Il y a toujours des secrets et des choses à apprendre. Il faut simplement accepter de ne pas tout connaître et échanger avec les autres », conclut-il dans sa sagesse habituelle.