Personnalité du mois d’avril
Pendant quatre décennies, Daniel Vézina a géré son équipe pour repousser les limites et satisfaire sa clientèle. Le directeur général du CIVA (Centre d’intégration à la vie active) passera maintenant le flambeau, lui qui sera à la retraite dès le 1er avril. Pour souligner sa contribution au développement des parasports, Parasports Québec lui décerne le titre de Personnalité du mois.
Si on revient 40 ans en arrière, l’état du parasport était bien différent comme le soutient M. Vézina.
« À l’époque, au CIVA, il n’y avait pas d’activités sportives, sauf la natation en bain libre et les quilles. »
Jeune étudiant en techniques d’intervention en loisirs et plus tard en arts, M. Vézina allait ajouter un baccalauréat en administration à l’UQAM à sa formation. Il se sert donc de tous ses nouveaux outils à son arrivée au CIVA pour mettre l’accent sur les activités sportives, tout en offrant aussi des activités artistiques.
La diversification de l’offre sportive s’est amorcée avec l’ajout du basketball en fauteuil roulant et d’autres sports ont suivi après avoir constaté l’impact positif de cette initiative.
« Nous avons vu qu’il y avait aussi un besoin pour le boccia. Je trouvais important d’ajouter ce sport, car il s’adresse à une clientèle qui a la paralysie cérébrale. J’ai engagé Mario Delisle à titre de responsable des sports pour développer ce sport au CIVA et nous sommes ensuite devenus la plus grosse organisation de boccia au Canada », raconte M. Vézina avec fierté.
Des années plus tard, Delisle a été nommé entraîneur-chef de l’équipe nationale, un poste qu’il occupe encore aujourd’hui.
De fil en aiguille, le CIVA est devenu la plus grosse organisation de basketball en fauteuil roulant au Québec, elle qui compte notamment des équipes dans tous les niveaux du circuit québécois. Rugby, powerchair soccer et boccia sont les autres sports offerts par l’organisation et la planche à pagaie adaptée sera le prochain à faire son entrée au programme cet été.
« Nous ne tenons pas à être les plus gros dans les sports, sauf qu’il y a le bassin de la population (le Grand Montréal) qui a des besoins. Quand le besoin est là, on se met au travail et on y va pour parrainer des activités. Nous sommes là pour rendre actifs les gens qui vivent avec un handicap. Au Québec, le réseau survit grâce à des bénévoles et dès qu’ils partent, les organisations ne peuvent pas continuer. Le CIVA a une structure permanente et cela nous permet d’aider plus de gens. Nous voulons nous rendre utiles. »
En entrevue, Daniel Vézina rappelle souvent sur l’importance du travail d’équipe et de celui des bénévoles. Il a été personnellement récompensé par Centraide qui lui a remis le prix Solidaire en 2010, sauf que du même souffle, il s’empresse de souligner la médaille de la gouverneure générale du Canada qui a été remise à un bénévole de longue date du CIVA, monsieur Yves Déziel, en février dernier.
« Nous comptons sur plusieurs bénévoles qui travaillent fort. Leur travail fait en sorte que nous sommes rendus là aujourd’hui. Nos projets ne se font pas tout seul. C’est bien d’avoir des idées, mais il faut aussi avoir des gens qui sont en mesure de nous aider à les concrétiser. C’est une des raisons pour lesquelles nous avons pu développer une des plus belles organisations sportives au Québec. »
Une fois que sa retraite sera officielle. Daniel Vézina compte s’accorder un peu de repos avant de consacrer plus de temps à ses passions : les voyages et le sport.
Daniel Vézina en bref
Avez-vous un talent caché?
J’aime jouer de la musique dans mon petit studio personnel où je joue du piano et de la guitare.
Quel endroit aimeriez-vous visiter?
Je voudrais retourner au Portugal. J’aime cet endroit, mais cet été, je passerai un mois au Cap Hatteras (Caroline du Nord) pour aller faire de la planche. Et ensuite, ce sera aux Îles-de-la-Madeleine.
Quel est le dernier film que vous avez vu?
« First Man », un film à propos de Neil Armstrong, le premier homme à marcher sur la lune.
Quel est votre plaisir coupable ?
C’est surtout la musique.
Si vous pouviez prendre la place de quelqu’un, qui ce serait ?
Je ne prendrais pas sa place, mais l’auteur Ernest Hemingway, dont j’ai lu tous les livres, m’a marqué.
Si vous étiez le premier ministre du Canada demain, quelle serait votre première décision?
Je ne voudrais pas de ce poste! Plus sérieusement, j’investirais plus de fonds et d’énergie dans le sport et le sport adapté.