La paracycliste Marie-Claude Molnar a préparé sa fin de carrière d’athlète comme elle préparait chacun de ses grands rendez-vous sportifs : avec patience et minutie. Comme elle le résume : « Je n’ai rien laissé au hasard. »

Il y a quelques semaines, la Longueilloise a annoncé sa retraite de la compétition tout juste avant de donner ses derniers coups de pédales sur la scène internationale devant sa famille et ses amis aux Championnats du monde sur route qui ont eu lieu à Baie-Comeau. Molnar a pris le quatrième rang à la course en ligne et le cinquième au contre-la-montre, deux courses de la catégorie C4. Elle est donc nommée Personnalité Parasports Québec du mois d’août.

« Être à la maison, ça fait vraiment une finale parfaite ! Après avoir tout accompli dans le sport, il n’y a rien qui aurait pu être mieux. »

Le report d’un an des Jeux en raison de la pandémie a fait en sorte que la paracycliste a prolongé sa carrière. Indirectement, cela lui a permis de décrocher deux titres de championne du monde aux mondiaux de 2021, où elle aurait été absente si le calendrier sportif mondial n’avait pas été remanié. À Cascais, l’an dernier au Portugal, la Québécoise avait mis la main sur les maillots de championne du monde au contre-la-montre et à la course en ligne chez les C4.

Quel maillot lui a le plus fait plaisir ?

« C’est vraiment égal entre les deux. La seule différence, c’est que le maillot du contre-la-montre est un extra-small et celui de la course sur route est un médium », avait commenté l’athlète en entrevue à Sportcom dans les minutes suivant sa deuxième victoire.

Plus sérieusement, ce sont les écarts qu’elle avait creusés sur ses plus proches rivales à ces deux courses qui demeureront une grande source de fierté pour elle.
« Le contre-la-montre, je l’ai fini avec 2 minutes 7 secondes d’avance et la course sur route, j’étais à plus de 5 minutes en avance. Je suis fière de ces performances », se remémore, un an plus tard, celle qui s’est toujours fait un devoir d’être une ambassadrice de son sport.

Préparer la suite

Sportivement parlant, le palmarès de Marie-Claude Molnar est très bien garni dans ses 13 années sur la scène internationale.

« J’ai eu des expériences formidables, participé à deux Jeux paralympiques, trois Jeux parapanaméricains, j’ai été médaillée aux Jeux paralympiques (bronze au contre-la-montre en 2012), plusieurs fois médaillée en Coupe du monde et trente fois championne nationale », poursuit la nouvelle retraitée, qui est reconnaissante d’avoir eu le choix d’arrêter sa carrière, plutôt que d’avoir été forcée par les circonstances.

Le blues post-paralympique, elle l’a connu, alors c’est pourquoi elle voulait s’assurer de faire une transition paisible pour sortir de la vie d’athlète de haut niveau et surtout, occuper un emploi à la hauteur de ses aspirations.

« Ce n’est pas le genre de décision qui se prend en claquant des doigts. Ç’a été une décision réfléchie. »
Elle ajoute que la lecture de témoignages d’athlètes nouvellement retraités ou une participation au programme Plan de match du Comité paralympique canadien ont nourri sa réflexion.

« Je me suis posée la question à savoir ce qui était en mon contrôle pour minimiser cet impact-là. […] Petit à petit, je me suis fait un plan en ayant une idée générale de ce que je voulais faire après le sport. »

Ce qu’elle fera après le sport, c’est de devenir la responsable des communications et des activités pour le Réseau québécois des femmes en environnement. Elle œuvrera aussi au Conseil québécois des événements écoresponsables, une autre division de son nouvel employeur. Elle qui se dit appelée par le développement durable et l’engagement communautaire, cette nouvelle étape de vie lui sied parfaitement.

« C’est un domaine qui me passionne, dans lequel où je pourrai faire du bon travail et aussi aisément transporter tout le bagage que j’ai pu accumuler au cours des dernières années. »

Cet amour de la nature sera désormais nourri autrement en faisant davantage de randonnée ou camping, sauf qu’elle ne remisera pas son vélo. Lorsqu’elle sera en forêt ou en montagne, ce ne sera plus pour repousser ses limites en respectant un plan d’entrainement à la lettre, mais bien en profitant de ce qui l’entoure.

Toutefois, la connaissant, son désir de dépassement ne devrait toutefois pas être jamais bien loin.

En rafale

Chien ou Chat?
Chat. J’en ai trois : Srira (clin d’œil à la sauce sriracha), Sacha et Élie

Un talent caché?
La danse et le ballet classique

Ton plaisir coupable
Manger du chocolat

Un endroit que tu aimerais visiter?
J’aimerais retourner en Allemagne

Le dernier film que tu as vu?
The History Boys

La chanson que tu écoutes avant une course importante?
Can’t hold us de Macklemore et Ryan Lewis que j’écoutais en faisant mon échauffement. Mais en me rendant aux sites de compétition, j’aimais Wherever you are de Mark Pinkus, qui m’aidait à me détendre

Tu es première ministre du Canada demain, quelle sera ta première décision?
(Rires) Je reverrais la réglementation en matière de protection de l’environnement

Ton idole sportive?
Gary Longhi (un paracycliste aujourd’hui décédé) et Lyne Bessette (ancienne cycliste professionnelle et pilote de tandem)

Ta matière préférée lorsque tu étais à l’école?
L’éducation physique