Personnalité du mois d’août

Il ne se considère pas comme un gars d’équipe, sauf qu’il redonne constamment à la communauté de son sport. Voici Paul Pépin, un acteur important du tennis en fauteuil roulant au Québec qui préfère demeurer dans l’ombre, plutôt que d’être sous les projecteurs. Portrait de celui est la Personnalité Parasports Québec du mois d’août.

« Je suis un bon deuxième. Quand on a besoin de quelqu’un, je suis là ! »

Une personne qui le connaît bien mentionne à propos de lui qu’il « n’est peut-être pas le joueur le plus talentueux, mais il est le meilleur ambassadeur du tennis en fauteuil roulant. »

« Elle a raison ! » répond tout de go le principal intéressé. « Dans la vie, je suis un bon gars. Je peux prendre la place du meilleur, mais je ne la veux pas sa place. Ça ne m’intéresse pas. Un boxeur a besoin d’un bon partenaire d’entraînement pour devenir meilleur. Moi, je suis un bon partenaire d’entraînement au tennis. 

Les débuts

Au fil des ans, Paul Pépin a touché à une multitude de sports, dont le vélo à main, le badminton, le volleyball et le pickleball. Il en pratique encore plusieurs à l’occasion, sauf que son cœur est encore bien lié au tennis.

Avant son accident de voiture qui le laissera paralysé en 1983, le sport se résumait à faire de la motoneige pour lui. C’est à l’hiver 2013 qu’il fait un premier contact avec le tennis en fauteuil roulant. Un heureux accident cette fois-ci !

« Je m’en allais à une séance d’initiation au basketball en fauteuil roulant au gymnase du Centre Sablon et une fois sur place, c’était du tennis. Ils s’étaient trompés dans les communications. J’avais 47 ans. C’est l’âge où les gens arrêtent de jouer et moi, celui où j’ai commencé ! 

Une fois le printemps venu, Paul Pépin a rapidement voulu jouer sur un vrai terrain. « J’ai eu la piqûre tout de suite ! À l’automne suivant, je voulais jouer à l’intérieur au Stade du parc Jarry (Montréal) et le responsable du club m’a annoncé qu’il ne voulait plus s’occuper du club. Par la force des choses, je me suis retrouvé responsable. »

M. Pépin a commencé à relancer d’anciens joueurs pour qu’ils se joignent au groupe, ce qui assurerait la réservation de leurs terrains au prix le plus bas possible.

« Nous étions une douzaine de joueurs et il y avait un bel engouement. »

L’importance de la relève

L’aspect social du sport est important pour ce technicien en avionique, mais une autre facette qui l’est tout autant pour lui : la formation de la relève.

« Ce que j’essaie d’apprendre aux jeunes, c’est d’aimer le tennis. Après ça, ce sera à eux de faire leur chemin », déclare avec fierté celui qui a accompagné la joueuse Natalia Lanuchaà ses débuts dans le sport, rappelant qu’elle a remporté un titre national l’an dernier, tout en étant une étudiante universitaire.

« J’aimerais ça avoir d’autres réussites de même ! Le sport, ça donne du caractère et c’est pour ça que je motive les jeunes à en faire. »

S’il aime donner de son temps pour faire découvrir son sport aux plus jeunes, il aimerait que le taux de rétention soit plus élevé.

« Les jeunes attirent les jeunes et c’est vers eux qu’il faut aller. Les mordus de tennis, ils sont comme moi quand j’ai commencé à 48 ans et que j’appelais chez Parasports Québec pour savoir où je pouvais jouer. »

L’amour du sport avant la victoire

La soif de victoire de Paul Pépin n’a jamais été plus grande que son amour pour son sport. À titre d’exemple, il se souvient d’un match de simple où il avait les devants. Son adversaire était de plus en plus stressé de voir la victoire lui filer entre les doigts.

« Il s’est blessé après avoir frappé le poteau (du filet). Je suis allé le soigner et ensuite, il m’a battu. D’autres fois, pendant un tournoi, on m’a demandé d’arrêter mon match pour que j’aille réparer le fauteuil d’un joueur sur un autre terrain. Le tennis, c’est vraiment une passion. Si je perds, ça ne changera pas ma vie. »

La preuve, c’est qu’il continue de nourrir des liens avec certains de ses premiers partenaires de balle qui sont aujourd’hui trop âgés pour jouer à son niveau. Il les revoit à l’occasion pour prendre part à diverses activités allant du camping aux quilles. « Je me suis créé de bonnes amitiés. »

La période de confinement a peut-être été difficile pour lui, mais de revenir sur un terrain pour se défouler à nouveau en frappant des balles jaunes a eu l’effet d’un beau remède.

En rafale

Le dernier film que tu as vu ?
Une étoile est née

La chanson que tu écoutes avant un match important ?
J’ai une liste de chansons rock des années 60 et 70.

Un endroit que tu aimerais visiter ?
J’aimerais aller voir le Big Ben à Londres.

La chose que tu aimes le plus dans ton sport ?
Tu es seul pour gagner et tu comptes sur toi-même.

Ton mets préféré ?
Un bon steak avec des légumes.

Gâteau au chocolat ou crème glacée au caramel salé ?
Gâteau au chocolat.

Ta matière préférée lorsque tu étais à l’école ?
Les mathématiques.

Un talent caché ?
Quand je passe un test de quotient intellectuel ou de personnalité, je trouve toujours la bonne réponse