Personnalité du mois

Après 29 ans de carrière, la réputation de Sébastien Gauthier n’est plus à refaire au basketball en fauteuil roulant. Cet arbitre l’a prouvé une fois de plus en 2018, ce qui lui a valu une nomination dans la catégorie Officiel, niveau international au 46e Gala SPORTSQUÉBEC tenu le 8 mai dernier en plus d’être notre personnalité du mois de mai.

Le Québécois n’a pas chômé au cours de la dernière année. En plus d’une trentaine d’affrontements en sol québécois, Sébastien Gauthier a été un des deux Canadiens choisis pour les Championnats du monde de basketball en fauteuil roulant, à Hambourg.

Déjà très fier d’avoir été sélectionné, Sébastien Gauthier a eu l’honneur d’être nommé arbitre en chef pour la grande finale. Il avait également occupé ce poste aux Championnats du monde de Séoul, en 2015, et aux Jeux paralympiques de Rio, en 2016.

« Il y avait 30 officiels de partout au monde et on nous a évalués tout au long du tournoi. C’est comme ça qu’ils ont décidé de me confier la partie. Je me considère chanceux! J’ai pu arbitrer les trois dernières finales mondiales du sport. »

Le sport dans le sang

Les débuts de Sébastien Gauthier sur un terrain de basketball ne datent pas d’hier. Il a d’abord pratiqué le sport à la polyvalente Anjou, pour ensuite porter les couleurs du Collège de Maisonneuve, en Division 1. Il a également représenté le Québec aux Jeux du Canada, à Saskatoon, en 1989.

En entamant ses études pour devenir pompier, le Blainvillois a voulu trouver un moyen de rester dans l’univers du basketball et a décidé de le faire avec un sifflet au cou. « Dès le départ, j’ai voulu arbitrer le basketball debout et celui en fauteuil roulant. Ça m’a permis de prendre plus d’expérience et de diversifier le métier », raconte-t-il.

Selon lui, les deux disciplines se complètent parfaitement. Si le basketball debout demande une meilleure forme physique; une plus grande concentration de manière continue est nécessaire pour arbitrer celui en fauteuil roulant.

Cette année, il a arbitré entre 70 et 80 rencontres; un nombre bien moins élevé qu’à ses débuts, où c’était plutôt 200 parties. La qualité a toutefois devancé la quantité. Le niveau de jeu où les services de Sébastien Gauthier sont requis est plus élevé qu’à l’époque et demande plus de temps et d’investissement.

D’autant plus qu’il s’occupe des arbitres au Québec depuis plus de 15 ans. Il donne des formations et joue un rôle important en ce qui concerne les règlements du basketball en fauteuil roulant au Canada.

Combiner deux métiers

Force est d’admettre que l’arbitre de 48 ans s’est monté un impressionnant curriculum vitae au fil du temps. Depuis le début de sa carrière, en 1990, il a pris part à cinq Jeux paralympiques, cinq Jeux parapanaméricains et cinq Championnats du monde.

Des expériences qui l’ont grandement marqué. « Le stress est plus élevé et le niveau de jeu est très fort. Tous les meilleurs joueurs au monde sont là, alors ça demande une plus grande concentration et une bonne forme physique », a fait savoir l’officiel.

Capitaine pompier à LaSalle, Gauthier estime que sa profession l’aide beaucoup en tant qu’arbitre. « Quand il y a un feu, les gens commencent à courir partout et moi, je dois garder mon calme et diriger les gens au bon endroit. Ça m’aide durant une partie d’être capable de me concentrer pour juger l’action, sans être influencé par les milliers de spectateurs qui crient dans les estrades », a-t-il imagé.

Prochain défi

Bien qu’il ait été le seul Canadien à détenir une licence internationale autant pour le basketball debout qu’en fauteuil roulant de 1999 à 2017, Sébastien Gauthier se concentre maintenant sur le deuxième sport lorsqu’il quitte le Canada.

Son prochain défi sera les Jeux parapanaméricains qui auront lieu au Pérou cet été. Le Québécois aimerait ensuite être choisi pour les Jeux paralympiques de Tokyo, en 2020.

Chose certaine, notre personnalité du mois de mai compte bien assurer le relais lorsqu’il accrochera son sifflet. « Je souhaite placer la relève dans le sport et être certain de le laisser entre bonnes mains afin qu’il progresse avec des bons officiels. »