Personnalité du mois

Au dernier Gala SPORTSQUÉBEC, Denis Servais a reçu le prix Dollard-Morin pour son engagement auprès de Sport’Aide. Reconnaissant toute l’importance de cet organisme dans le paysage sportif québécois, à notre tour de faire de Sport’Aide et Denis Servais nos personnalités du mois de septembre.

Au Québec, des millions et des millions de dollars ont été dépensés pour améliorer les infrastructures sportives à travers la province. Mais pour Denis Servais, il était aussi temps d’investir dans le capital humain. Sur cette base, l’organisme Sport’Aide est devenu en quelques années la référence pour la prévention de la violence, de l’intimidation et des abus en contexte sportif. Il était tout naturel pour l’homme d’action et de cause d’en accepter la présidence.

« Pour nous, Denis Servais a été un point tournant. On commençait et il nous a ouvert des portes. Il a vraiment rallié les gens, les partenaires, les organisations autour de notre cause. Nous aurions probablement réussi à le faire, mais il nous a mis sur la voie rapide », affirme le directeur général de l’organisme Sylvain Croteau à propos de l’arrivée de M. Servais dès 2017.

Par ailleurs, l’apport de Sport’Aide au sport québécois a été souligné lors du récent gala SPORTSQUÉBEC durant lequel le prix Dollard-Morin, honorant le bénévole de l’année, a été remis à Denis Servais.

« Le besoin est là, on fait appel à nous régulièrement, que ce soit des individus, des organisations, des victimes, des témoins, des jeunes, des parents. Même des gens de 50 ans et plus qui ont vécu des situations dans le sport ont appelé », souligne Sylvain Croteau.

S’adapter en temps de pandémie

Fondé en 2014, Sport’Aide se démarquait déjà depuis quelques années dans son créneau et l’année 2020 est venue ajouter son lot de défis pour la communauté sportive. Ainsi, le site Web, la ligne d’écoute et les ambassadeurs de l’esprit sportif ont été très sollicités cette année. Les plateformes de l’organisme ont reçu plus de 300 000 visites certaines semaines, affirme M. Croteau. Elles sont directement liées à ce que les intervenants observent sur le terrain.

« En raison de la COVID, nous avons élargi un peu notre offre de services. Ç’a été une bonne décision de notre part et il y a eu une fréquentation importante. Les gens étaient avides d’information et on leur en offrait. Et on offrait notre service d’écoute et d’accompagnement », décrit Sylvain Croteau en ajoutant que les appels sont revenus davantage en lien avec la mission de base avec le déconfinement du sport.

Outiller la communauté sportive

Sport’Aide s’est ancré dans l’écosystème sportif québécois ces dernières années et une plus grande aide financière a aidé l’organisme à mettre en place ses outils.

« Une des premières choses que j’ai mentionnées aux gens du ministère, c’est que si vous voulez effectivement vous préoccuper des environnements sécuritaires pour les sportifs, injectez des montants d’argent dans Sport’Aide », rappelle Denis Servais, qui a terminé son mandat à la présidence de l’organisation plus tôt cette année. Dès le départ, M. Servais soutenait que l’organisme avait les ressources pour outiller la communauté sportive.

« De par la crédibilité qu’il a dans le milieu, il a un tirant d’eau cet homme-là, mentionne Sylvain Croteau. C’est quelqu’un qui est rassembleur. Il a été aidant dans plusieurs situations. »

Denis Servais parle d’une responsabilité partagée pour assurer la sécurité des sportifs. Il souhaite d’ailleurs qu’une campagne sociétale soit lancée prochainement au Québec pour promouvoir les environnements sains, au même titre que celle déployée pour les saines habitudes de vie.

En donnant le relais à la nouvelle présidente de l’organisme, Josée Turcotte, Denis Servais veut maintenant voir se concrétiser les projets à venir. Dans un premier temps, il souhaite qu’une chaire de recherche sur la violence, l’intimidation et l’abus dans le sport voit bientôt le jour à l’Université Laval. Il compte aussi sur l’aide du gouvernement pour que l’organisme puisse aider plus concrètement sur le terrain les différentes organisations sportives.

L’histoire de Cindy Ouellet

La joueuse de basketball en fauteuil roulant Cindy Ouellet est l’une des plus importantes porte-parole de Sport’Aide dans la prévention de l’intimidation. Elle est même l’héroïne des « Aventures de Cindy », la bande dessinée de l’organisme.

Sylvain Croteau se souvient de son premier contact avec elle à Rimouski en juin 2018. Immédiatement après la conférence, il tenait à ce qu’elle s’associe avec Sport’Aide.

« Quelle résilience. Quand elle parle, ç’a des répercussions, indique Denis Servais d’une même voix. Il faut entendre ces histoires le plus souvent possible, et pas nécessairement juste par les gens impliqués dans le monde sportif. Tout le monde peut avoir des apprentissages par rapport à ça. »

L’ancien président de Sport’Aide se rappelle les années 90, alors qu’il était directeur des loisirs à Charlesbourg où les pratiques étaient différentes. Après avoir vécu des problématiques liées à des individus dans certaines disciplines sportives, il demeure préoccupé par ces questions depuis. La mission de Sport’Aide demeure donc essentielle et l’organisme peut également être un phare pour les intervenants du monde du sport à travers le brouillard créé par la COVID-19.