Ils sont jeunes, bourrés de talent et ils aspirent tous à représenter leur club, leur province et leur pays le plus longtemps possible en basketball en fauteuil roulant. Élodie Tessier Collin Lalonde et Gabriel Giguère continuent de montrer qu’il est possible d’atteindre l’élite mondiale du sport.

La route est longue et parsemée d’embûches, mais les trois basketteurs québécois ont prouvé qu’il faut croire en ses rêves sportifs…et même plus encore !

Le nom d’Élodie Tessier n’est plus à faire dans le monde du basketball en fauteuil roulant. Celle qui a fait ses marques à tous les niveaux à l’échelle provinciale a ensuite été recrutée par l’équipe nationale de développement, en 2015, avant d’être sélectionnée chez les seniors deux années plus tard.

« J’ai toujours travaillé très fort pour y arriver et j’ai même déménagé à Toronto en 2015 pour m’entraîner au Centre national avec les meilleures joueuses du pays. C’est un peu grâce à ça que j’ai pu faire partie de la relève chez les seniors après les Jeux de Rio », se remémore celle qui a pris part à ses premiers Jeux paralympiques à Tokyo cet été.

« C’était vraiment incroyable et c’est une chance tout à fait unique. Je suis très fière d’avoir réussi à me rendre jusque-là ! C’est tout le travail fait depuis mes débuts, en passant par toutes les catégories au Québec, qui a été récompensé. »

Qui plus est, l’impact du basketball dépasse les limites du sport pour Tessier, qui est détentrice d’une bourse d’études à l’Université du Texas à Arlington. Là-bas, elle réalise un tout autre rêve qui aurait été impossible sans sa passion.

« J’avais vu Rosalie Lalonde avec l’Université d’Alabama en 2017 et j’ai compris que c’était possible pour moi. Maintenant, je peux vivre l’expérience à fond et je suis certaine que tous les athlètes aimeraient vivre ça. Avant d’arriver, je ne parlais pas beaucoup anglais et dans deux ans, je vais être diplômée d’une université américaine. C’est une opportunité unique et c’est possible ! »

Même si les études lui demandent beaucoup de temps, Tessier n’a pas perdu ses racines au Québec et au Canada pour autant. Elle poursuit l’entraînement avec l’équipe canadienne en vue des mondiaux prévus à Dubaï, en novembre prochain.

Mais avant toute chose, elle voudra aider les Gladiateurs de Laval à remporter un quatrième titre national de suite au Centre Pierre-Charbonneau. Elle pourra du même coup renouer avec des visages bien connus qui l’ont aidée à atteindre ses objectifs sportifs et bien plus encore !

« Je continue toujours de m’amuser autant ! Je vois toujours assez grand pour ma carrière, mais j’y vais une année à la fois. J’ai plein de projets, mais le basketball sera toujours au cœur de mes priorités. Et peu importe ce qui arrivera dans la vie, je serai fière de ce que ce sport m’aura permis d’accomplir. »

Du travail récompensé

Collin Lalonde et Gabriel Giguère sont eux aussi en action tout au long du week-end au Centre Pierre-Charbonneau, où se déroule le Championnat national de la LCBFR (Ligue canadienne de basketball en fauteuil roulant) jusqu’à dimanche. Il s’agit de leur première compétition officielle depuis leur médaille de bronze récoltée au Championnat des Amériques des moins de 23 ans, le mois dernier, où ils ont eu la chance de représenter l’unifolié pour la toute première fois de leur carrière.

« C’était incroyable ! J’avais participé à quelques camps pour faire l’équipe et cette année a finalement été la bonne. Nous avons affronté beaucoup d’adversité pendant le tournoi, mais c’était très plaisant et ça nous prépare pour la suite », mentionne d’entrée de jeu Collin Lalonde, qui représente le CIVA de Montréal cette fin de semaine.

Le natif de Saint-Clet dispute le troisième Championnat national de sa carrière après avoir évolué à tous les niveaux au Québec depuis ses débuts en 2009. D’abord chez les minis Aigles de Valleyfield, avec qui il a participé aux Jeux du Québec, puis dans la catégorie A avec cette même équipe.

Il s’est ensuite tourné vers le CIVA dans les rangs AA et AAA, ce qui lui a finalement ouvert les portes vers le niveau international. Notamment en raison du niveau de jeu élevé et de l’expérience de ses pairs, mais aussi par son travail acharné.

« Il n’y a rien de gratuit dans la vie et j’ai appris qu’il fallait travailler pour arriver jusqu’aux équipes canadiennes. J’ai su très tôt que je voulais me rendre là et j’ai eu la chance d’être bien entouré à tous les niveaux pour y arriver », poursuit celui qui voudra montrer son savoir-faire plus tôt que tard dans les camps de l’équipe canadienne senior.

« J’en veux encore plus et je veux aller chercher la coche supplémentaire pour monter. J’adore le basketball en fauteuil roulant, c’est le plus beau sport au monde parce que c’est le plus inclusif et je vais continuer de travailler fort pour réussir. »

Gabriel Giguère a lui aussi misé sur sa persévérance pour faire son chemin jusqu’à la formation canadienne des moins de 23 ans. Il se rappelle d’ailleurs très bien des Jeux du Québec 2015, un moment qui a changé le cours de sa carrière.

« C’était une expérience incroyable avec la foule et le niveau de compétition. À partir de là, j’ai décidé que je voulais me rendre le plus loin possible », raconte-t-il.

Il a par la suite passé au niveau A avec son équipe des Vikings de Drummondville. Puis, il a représenté le Québec aux Jeux du Canada en 2019, avant de faire le saut chez les AA quand quelques coéquipiers et lui ont décidé de ressusciter les Vikings dans cette catégorie.

C’est d’ailleurs avec cette formation qu’il tentera de remporter une médaille en deuxième division, cette fin de semaine. S’il s’agit de son objectif à très court terme, le jeune homme de 20 ans souhaite jouer avec le CIVA en AAA plus tôt que tard et éventuellement poursuivre sa progression jusqu’à l’équipe nationale senior.

« J’adore mon sport et je me considère comme un leader naturel. Je suis assez dur envers moi-même, mais ça me permet toujours de m’améliorer et je souhaite continuer ainsi pour atteindre mes objectifs », conclut-il.