Le Québécois Brent Lakatos (T53) a raté le podium de peu dimanche, au marathon de Londres, en conclusion de la saison 2021 et, peut-être, de son illustre carrière.
C’est en tant que champion en titre que Lakatos s’est présenté dans la capitale britannique. Un titre peu représentatif selon le principal concerné, puisque l’édition 2020 de l’événement avait eu lieu sur un circuit fermé plat d’environ 2 kilomètres au parc St-James et comportait moins de participants en raison de la pandémie.
Cette fois, les athlètes se sont élancés sur le parcours habituel, plus exigeant pour un sprinteur comme Brent Lakatos.
« C’est une course très technique avec des conditions difficiles sur la route, qui est souvent en mauvais état. Ça me semblait deux fois pire qu’en 2019 », a mentionné le Dorvalois, médaillé de bronze au marathon de Berlin la fin de semaine dernière.
Les compétiteurs ont collaboré tout au long de la journée. Le Suisse Marcel Hug a toutefois été supérieur et a signé un temps de 1 h 26 min 27 s, un record du marathon de Londres. Il a ainsi été couronné champion pour la troisième fois de sa carrière à cet événement.
Quadruple champion paralympique aux Jeux de Tokyo, notamment à l’épreuve du marathon, Hug a distancé l’Américain Daniel Romanchuk pour l’emporter par 3 minutes.
Derrière, Lakatos a lutté pour la médaille de bronze avec le Britannique David Weir et l’Américain Aaron Pike. Weir est parvenu à dépasser le Canadien dans les 30 derniers mètres pour le priver du podium.
« David (Weir) est venu à mes côtés et on n’avait pas beaucoup de place pour manoeuvrer. Il a pris l’avance et je manquais de place et d’énergie pour le rattraper, a expliqué Lakatos. Ç’a bien été malgré tout. C’est juste à la fin où j’ai manqué un peu de vitesse. »
Réfléchir sur son avenir
C’est ainsi que prend fin le calendrier 2021 de Brent Lakatos, qui s’est dit complètement épuisé après la compétition. Est-ce que le marathon de Londres a été la dernière course de sa carrière ? Âgé de 41 ans, Lakatos a soulevé cette possibilité et compte bien y songer au cours des prochaines semaines.
« Je ne sais pas encore ce que je vais faire. Je suis juste vraiment fatigué. Ç’a été très difficile à Tokyo, tant physiquement en raison de toutes les courses que mentalement, alors que je passais proche (de la victoire) chaque fois », a confié celui qui a décroché quatre médailles d’argent au Japon.
« Je ne suis plus jeune non plus, a-t-il poursuivi. Je ne sais pas si c’était ma dernière année, mais c’est possible. Je sais aussi qu’il y a encore place à amélioration. Je vais prendre des vacances et je déciderai par la suite. »
Une décision qui se fera attendre dans le monde du para-athlétisme. Aux Jeux de Tokyo, Brent Lakatos est devenu l’athlète masculin de course en fauteuil roulant le plus décoré de l’histoire du Canada. Ses quatre podiums ont porté son cumulatif à 11 médailles paralympiques, devançant ainsi André Viger, qui l’avait initié à ce sport à l’époque. Une récolte qui lui a aussi permis d’être nommé porte-drapeau de la cérémonie de clôture.
Lakatos détient présentement le record du monde des T53 au 100 m, au 200 m et au 800 m.