Personnalité Parasports Québec – Juin 2021
Elle a une longue feuille de route, qui va de la pratique de deux sports aux Jeux paralympiques en passant par son engagement social et des études doctorales. Pour toutes ces raisons, au dernier Gala SPORTS QUÉBEC, Cindy Ouellet a reçu le Maurice de la « Personnalité sportive féminine de la décennie ». Il va de soi qu’elle soit notre Personnalité Parasports Québec du mois de juin!
« C’est un très, très grand honneur, car il y avait d’autres gros noms sur la liste des personnes en nomination. Je suis très fière et j’étais un peu sans mot », souligne l’athlète en entrevue téléphonique depuis Toronto, où elle poursuit sa préparation avec l’équipe canadienne féminine de basketball en fauteuil roulant en vue des Jeux paralympiques de Tokyo.
Avant la présentation de son prix sur les ondes de RDS, on a présenté de nombreux témoignages vidéo de proches de la gagnante qui ont tenu à la féliciter : ses parents, l’entraineur de l’équipe canadienne féminine, Marc Antoine Ducharme, et aussi son mentor, l’ex-athlète en para-athlétisme et multiple médaillé paralympique, Dean Bergeron.
Ce dernier a d’ailleurs comparé Cindy Ouellet à une artiste qui a « le courage de sortir ce qu’il y avait en dedans d’elle. »
« Dean me connaît vraiment bien depuis que je suis toute petite et il a mis les bons mots sur la personne que je suis », souligne-t-elle.
Les deux se sont rencontrés avant que Cindy Ouellet ne devienne une athlète de haut niveau, ce qui rend cette relation encore plus spéciale. « Je l’ai rencontré tout de suite après mon cancer, à l’âge de 15 ans. Dean est vraiment un modèle d’exception et on s’est connus quand j’ai commencé à faire de l’athlétisme. Il a tout le temps fait partie de ma vie. »
L’adolescente avait pris part aux Jeux du Canada en para-athlétisme avant de bifurquer vers le basketball en fauteuil roulant. Malgré ce changement de sport, Bergeron est toujours demeuré à ses côtés.
Une préparation différente
Sans la pandémie, Cindy Ouellet aurait déjà pris part à ses quatrièmes Jeux paralympiques d’été. La situation sanitaire mondiale actuelle a rendu impossible la présentation de matchs préparatoires internationaux pour l’équipe canadienne féminine basée dans la capitale ontarienne depuis plusieurs semaines et qui a donc dû se rabattre sur un plan B.
La formation menée par Marc-Antoine Ducharme s’entraine intensivement et affronte régulièrement un groupe de joueur composé des meilleurs joueurs au pays qui ne participeront pas au tournoi paralympique masculin.
« C’est sûr que ce n’est pas la même chose, mais on fait notre possible pour garder notre motivation. À part de ne pas pouvoir jouer contre d’autres équipes internationales, le reste de notre entrainement est très similaire à celui des autres étés. Je ne pense pas aux autres (équipes) et j’essaie de me concentrer sur ce que nous faisons. »
Le report d’un an des Jeux de Tokyo change-t-il son plan d’être de ceux de Pékin, en ski paranordique, dans à peine huit mois ?
« Présentement, je mets tout sur le basket et après, je verrai si je peux me qualifier pour Pékin. Je ne me mets pas de pression avec ça et si ça ne marche pas, ce ne sera vraiment pas la fin du monde. Le basket a toujours été mon premier sport et ça va le rester », avance l’athlète accomplie qui était à Pyeongchang, en 2018, seulement quelques mois après avoir commencé à pratiquer ce sport.
« J’aime bien la compétition de haut niveau, mais avant tout, c’est le dépassement personnel. »
Le dépassement personnel, c’est aussi à l’école qu’elle le vit. La jeune femme étudie au doctorat en génie biomédical à l’Université Southern California. Ce projet est présentement sur pause en raison de sa préparation pour les Jeux paralympiques et une fois les Jeux terminés, l’étudiante-athlète compte changer d’établissement d’enseignement et transférer à l’Université Laval.
« J’ai déjà enseigné à l’Université d’Alabama (où elle a aussi étudié) et je vais enseigner à l’Université Laval un cours de sport adapté bientôt. Je veux aussi continuer en recherche dans mon domaine. »
L’enseignement a aussi une dimension qui n’est pas qu’académique pour Cindy Ouellet. Il est aussi dans l’apprentissage de soi, de l’identification de ses difficultés et surtout, de mettre les mots sur celles-ci afin d’en parler. La jeune femme est une des porte-parole de l’organisme Sport’Aide depuis quelques années déjà.
« Je suis arrivée pour être leur porte-parole contre l’intimidation et j’ai continué avec eux à plein temps. »
Avec la pandémie, Sport’Aide a eu un nouveau rôle différent à jouer auprès des jeunes sportifs : être à leur écoute, car ils étaient privés de leur passion et de leurs coéquipiers.
Malgré sa langue feuille de route, Cindy Ouellet n’y a pas échappé elle non plus et elle en a parlé publiquement dans un poignant reportage de Radio-Canada présenté le printemps dernier.
« Je crois que c’est important que les athlètes de haut niveau fassent leur contribution et quand ça ne va pas bien, il faut en parler aussi, parce que souvent, on voit juste les athlètes qui vont bien. Pour moi, c’était important d’en parler. »
En rafale
Le dernier livre que tu as lu
Breathe, un livre à propos de la respiration.
Quel est ton auteur préféré ?
Steve Cavanagh
Chien ou Chat?
Chat. J’en ai un et il s’appelle Hera
Hiver ou été?
J’aime mieux l’hiver
La chanson que tu écoutes avant un match important ou une course importante ?
Oui, mais je n’en parle pas. Je veux l’écouter juste pour moi.
Un endroit que tu aimerais visiter ?
L’Espagne
La chose que tu aimes le plus dans ton sport ?
En basket, c’est l’aspect physique du jeu et en ski, c’est le dépassement personnel.