Intronisation au Temple de la renommée
Un ergothépeute qui voulait le meilleur pour ses élèves et qui s’est rapidement retrouvé parmi les membres fondateurs de la fédération internationale de Powerchair soccer. Voilà le parcours singulier de Claude Guilbault qui devient la première personne intronisée dans la toute nouvelle section Claude Guilbault – Powerchair soccer, la sixième du Temple de la renommée de Parasports Québec.
« Nous avons fait un grand croche! » se rappelle Claude Guilbault avec humour lorsqu’invité à commenter le début de son parcours en Powerchair soccer, une feuille de route qui s’échelonne sur près d’une vingtaine d’années.
« Au départ, nous voulions avoir un nouveau sport dans l’école. Le seul sport que pouvaient pratiquer les jeunes en fauteuil électrique, c’était le boccia. Pour des adolescents, c’était un peu sédentaire et c’est un sport individuel. Jouer au soccer, c’est un sport d’équipe et le ballon peut être frappé fort. »
M. Guilbault, rattaché alors à l’hôpital Sainte-Justine, travaille de près avec deux collègues à la Commission scolaire de Montréal, Raymond St-Jean (éducateur spécialisé) et André Perras (éducateur physique). Le trio se côtoie à l’École secondaire Joseph-Charbonneau, un établissement spécialisé et adapté pour les élèves handicapés.
St-Jean avait découvert ce que l’on appelait le foot fauteuil lors d’un voyage en France et le trio a décidé d’implanter ce sport afin qu’il soit offert aux étudiants de l’école. Au même moment, le sport préparait la normalisation de sa réglementation sur la scène internationale.
« En 2004, nous n’avions jamais vu un match, nous n’avions pas de joueurs, pas d’équipement, pas d’argent et le président de la fédération française nous a invités à la rencontre internationale présentée au Portugal. Une fois là-bas, nous apprenons qu’il y a 5-6 équipes qui pratiquent ce sport d’une autre façon à Vancouver et que leur pratique est différente de celle de la France, de la Grande-Bretagne et du Japon. »
Rapidement, Monsieur Guilbault avoue se faire prendre au jeu pour mettre le Powerchair soccer sur la carte du parasport international. « Je n’avais jamais vu un consensus comme ça. C’est une communauté vraiment trippante! »
C’est en juillet 2007, à Vancouver, que Claude Guilbault et son équipe de l’École secondaire Joseph-Charbonneau prennent part à leur première compétition à l’extérieur du Québec. Organisés et débrouillards, athlètes et entraîneurs recueillent le double du montant visé de 30 000$ pour assumer les frais de participation à cette compétition où l’ergothérapeute avait des objectifs bien au-delà des résultats sportifs.
« Les accompagnateurs étaient des profs et des éducateurs spécialisés et non des parents. Le but du projet était que les jeunes gagnent en autonomie et qu’ils vivent des expériences sans papa et maman. Nous voulions qu’ils s’épanouissent et qu’ils voient qu’ils sont capables de faire des choses sans que leurs parents soient toujours là. Ça faisait partie du projet. »
En plus de son travail de défricheur dans ce sport, Claude Guilbault a été président et vice-président de Powerchair soccer Canada et aussi classificateur, un poste qu’il occupe encore aujourd’hui. Il a entre autres œuvré aux Coupes du monde de 2011 et de 2017.
Le Powerchair soccer a aujourd’hui dépassé le cadre de l’École secondaire Joseph-Charbonneau avec la création de plusieurs clubs partout au Québec. Et cela le rend Claude Guilbault fier.
« Mon but était de monter un sport à l’école et non de faire de la politique. Le but d’un ergothérapeute est que son patient devienne autonome. »
C’est ce qui a dirigé la mission de M. Guilbault tout au long de sa carrière.