Temple de la renommée
Intensité, dévouement et passion sont tous des termes que l’on peut accoler à la personne de Gilles Brière. Sa nomination dans la section rugby en fauteuil roulant – Errol-Paillé du Temple de la renommée de Parasports Québec fait en sorte que le travail de l’arbitre est reconnu pour une seconde fois par la communauté québécoise du parasport.
En effet, M. Brière avait été intronisé dans la section Bill-Hepburn du basketball en fauteuil roulant en 2000 pour sa longue carrière d’arbitre internationale dans ce sport. Près de 20 ans plus tard, c’est pour son travail en rugby qu’il est récompensé. Il s’agit de la première fois qu’une personne est intronisée dans deux catégories au Temple de la renommée de Parasports Québec.
Après les Jeux paralympiques de Sydney (2000), M. Brière sentait qu’il avait fait le tour du jardin, ou plus précisément du court de basketball. La passion de l’arbitrage était toutefois encore bien présente et c’est à pieds joints qu’il décide alors de plonger dans l’aventure du rugby.
« J’arbitrais quelques matchs, mais pas beaucoup, car j’étais surtout dans le basket. »
Rapidement, l’officiel se bâtit une feuille de route semblable à celle qu’il a eue en basketball avec quatre présences aux Jeux paralympiques, de 2004 à 2016, en tant qu’arbitre ou superviseur, et aussi cinq Coupes du monde, où il a officié plusieurs finales, dont une avec son fils Pierre-Alexandre. Son autre fils, Jocelyn, est lui aussi arbitre sur la scène internationale.
Génétique l’arbitrage chez les Brière?
« L’arbitrage, c’est une passion. J’ai toujours aimé le sport et j’adore enseigner. Mes fils ont aussi ça en eux. », explique l’ancien professeur de mathématique qui est aujourd’hui âgé de 72 ans.
« Quand tu enseignes correctement aux équipes, les joueurs sont fâchés au début, mais après, ils apprennent beaucoup. Toutes les connaissances que j’avais en basket debout, je les ai apportées en basket en fauteuil et en rugby en fauteuil. »
En plus d’être arbitre ou superviseur, M. Brière a offert des formations aux quatre coins du monde. Japon, Australie, Nouvelle-Zélande, France, Chili et Brésil ne sont que quelques-uns des pays où il a partagé son expertise et ses connaissances afin de faire grandir le rugby sur la scène internationale.
« Je perdais du salaire (pour aller arbitrer et donner des formations), mais ç’a toujours été une cause qui me tenait à cœur. J’ai toujours adoré l’arbitrage en basket et en rugby. J’ai développé une passion pour former de bons arbitres. »
L’homme est à même de constater la transformation du rugby depuis le début des années 2000.
« Aujourd’hui, ce sont vraiment des athlètes et c’est maintenant leur métier. Depuis 10 ans, les joueurs s’entraînent et sont bien encadrés. Et aux Jeux paralympiques de Rio, il y a eu plus de spectateurs à la finale de rugby qu’à celle de basket », constate celui qui a été arbitre en chef des Amériques pendant une dizaine d’années.
Le rugby en fauteuil roulant est désormais pratiqué dans plus de 25 pays et l’époque où la finale était automatiquement un match Canada – États-Unis est révolue.
« Maintenant, il y en a au moins six qui peuvent gagner le Championnat du monde et les Jeux paralympiques. »
Gilles Brière caresse le rêve d’aller voir ses fils arbitrer de grands matchs internationaux à titre de simple spectateur. Mais le connaissant, sera-t-il capable de seulement rester assis sur son siège sans aller conseiller ses anciens collègues pour régler un dossier?
Ça reste à voir. S’il est présent aux Jeux de Tokyo et de Paris, il terminerait une carrière de dix présences aux Jeux paralympiques, tant en rugby qu’en basketball.
Un beau chiffre rond qui lui permettrait de boucler la boucle.