Si quelques joueurs de l’équipe du Québec de basketball en fauteuil roulant ont déjà eu la chance de vivre l’expérience des Jeux du Canada pour une première fois en 2019 à Red Deer, Matthieu Parent, le gérant de la formation, a lui aussi déjà participé aux Jeux en tant qu’athlète en basketball en fauteuil roulant, en 1995, à Grande Prairie (Alberta).
« Ça date un peu ! J’étais là comme jeune joueur et c’était la croisée des chemins pour moi dans ce sport. Chose certaine, c’était unique et j’ai eu beaucoup de plaisir » lance-t-il en riant à propos de cette toute première édition du tournoi de basketball en fauteuil aux Jeux du Canada.
Qui plus est, Parent a eu la chance de retourner à cet événement d’envergure deux ans plus tard, cette fois en para-athlétisme. Cette seconde expérience a constitué le début d’une longue et belle aventure qui l’a mené jusqu’aux Jeux paralympiques de Sydney, en 2000, où il a été médaillé de bronze au relais 4 x 100 m.
« Mes deuxièmes Jeux du Canada ont été tout aussi spéciaux et ça m’a donné un bon élan pour la suite. C’étaient de grosses années d’entraînement pour moi et j’ai pu faire les plus grosses compétitions. C’était beaucoup de travail, mais ça en valait le coup », se remémore-t-il.
Athlète accompli, Parent a par la suite décidé de se retirer du sport de haut niveau pour terminer ses études en génie électrique et fonder une famille avec sa conjointe. Puis, quelques années plus tard, il a tranquillement recommencé à s’entraîner pour retrouver les compétitions de niveau mondial…en paracyclisme !
« Quand j’ai commencé le vélo, c’était pour le plaisir, avec les enfants. Mais, rapidement, je m’entraînais de plus en plus et j’ai beaucoup progressé. Ça m’a permis de faire les Championnats du monde sur route et sur piste, plusieurs Coupes du monde et des Jeux parapanaméricains entre 2009 et 2012. Encore une fois, je n’en retiens que de bons souvenirs ! »
Dix ans plus tard, l’athlète originaire de Granby assure que sa carrière d’athlète de haut niveau est bel et bien derrière lui, mais il ne délaisse pas le sport pour autant. Bien au contraire, il est toujours sur les courts de basketball, où il renoue avec son premier amour en tant que joueur, entraîneur et même fondateur du Club de sport en fauteuil roulant de Gatineau.
« Je voulais transmettre mon savoir et tout ça s’est fait tout seul, indique celui qui avoue avoir une passion pour le coaching. Je ne suis pas un gars super théorique et je m’adapte selon la situation. Je suis un gars de feeling et j’essaie de dédramatiser quand ça va trop loin. À la base, il faut que le sport demeure positif pour tout le monde, peu importe le niveau. J’essaie d’amener ça le plus possible et je me suis amélioré avec le temps. Ça vient avec l’expérience et on apprend toujours ! »
Une histoire de famille
Matthieu Parent aura la chance de vivre les Jeux du Canada 2023 en compagnie de sa fille, Charlie, qui a réussi à se tailler un poste au sein de la formation québécoise pour l’événement. Le paternel confie qu’il s’agira d’un moment très spécial pour eux.
« C’est assez exceptionnel ! Ce sera une deuxième génération de Parent qui participera aux Jeux du Canada et je suis vraiment fier d’elle. Les choses ont beaucoup évolué depuis que j’y suis allé en 1995 et en 1997, mais je sais que l’ambiance et l’expérience seront similaires. On a très hâte d’y être ! »
Naturellement, Charlie abonde dans le même sens que son père – et entraîneur – à ce sujet. « Quand on est avec l’équipe du Québec, ce n’est plus mon père, c’est mon coach ! On a beaucoup de plaisir ensemble et je suis certaine qu’on va passer un bon moment. Ce sera très spécial pour nous deux. »
Les premiers Jeux du Canada de Charlie Parent et les troisièmes de son père Matthieu à l’Île-du-Prince-Édouard débuteront le 18 février prochain.