Personnalité Parasports Québec — Novembre 2021

La joueuse de tennis en fauteuil roulant Natalia Lanucha a marqué un grand coup il y a quelques semaines, en revenant des Championnats canadiens qui ont été présentés à Montréal avec des titres nationaux en simple et en double féminin. Un exploit important de sa carrière qui en fait la personnalité du mois de novembre de Parasports Québec.

« Je suis très contente », explique Lanucha, avec un sourire bien senti dans la voix. « Gagner les Championnats canadiens en simple et en double, c’est quelque chose! J’étais vraiment bien préparée et dans ma tête, j’étais là pour gagner. Mais quand c’est arrivé, j’étais très surprise! »

En simple, la Québécoise a remporté le premier titre national alors qu’elle a eu raison de l’Ontarienne Anne-Marie Dolinar, tandis qu’en double, elle a fait équipe avec Kirsten Sharp, de la Colombie-Britannique, pour vaincre Véronique Tessier et Candice Combdon.

« Je n’avais jamais gagné un match contre Anne-Marie. J’avais donc de l’anxiété à jouer contre quelqu’un que je n’avais jamais battu, mais mes entraineurs me disaient qu’ils croyaient en moi. »

La joueuse voit sa victoire en simple comme une étape importante dans sa carrière. Elle se dit motivée à travailler encore plus fort à l’entrainement, car elle a vu que son travail fait avant les nationaux, principalement l’amélioration de son service, a porté fruit.

« (Avant), je les ratais très souvent et ça me stressait. Je les réussissais plus souvent à l’entrainement et une fois dans le tournoi, j’avais la confiance et cela m’a beaucoup aidée. Il y a aussi mes déplacements sur le terrain qui se sont améliorés », poursuit Lanucha, qui est épaulée par les entraineurs Alain Mansuela et Étienne Bergeron.

L’aspect mental a aussi fait la différence selon elle.

« La dernière fois que j’avais perdu en finale (des Championnats canadiens), c’était à cause du stress. Cette fois-ci, je l’ai vraiment bien géré. Je me concentrais à chaque balle et si je faisais une faute, ce n’était pas grave et je me concentrais sur la prochaine », poursuit celle qui croit que sa principale adversaire était elle-même plutôt qu’Anne-Marie Dolinar. « Quand je suis moins stressée, je sais quoi faire. »

Plus forte physiquement et mentalement

Étonnamment, la pandémie de la COVID-19 et les différents épisodes de confinement ont fait de Natalia Lanucha une meilleure joueuse de tennis en fauteuil roulant. Comment? En préparant la suite des choses à partir d’une de ses plus grandes qualités : sa détermination.

« Je me souviens de la veille de la fermeture de toute la société. Je me suis dit que si ça devait arriver, il fallait que je m’entraine chaque jour. Et c’est ça que j’ai fait. […] C’est un moment où j’ai pu pleinement en profiter et bien planifier mes journées. »

Plus jeune, Natalia Lanucha a combattu un cancer des os pendant quatre ans lorsqu’elle demeurait en Pologne. Affronter des moments difficiles, elle était déjà passée par là. « J’ai une personnalité comme ça (être résiliente). Mes parents étaient tout le temps là pour moi et nous sommes tout le temps restés positifs. »

Pendant le confinement, Natalia Lanucha a passé des heures à s’activer sur un appareil elliptique et à faire des exercices pour renforcer le haut de son corps dans la maison de ses parents à Pincourt.

« Quand nous avons pu recommencer à jouer, ça allait super bien. Je suis contente, car c’était un beau défi et ce n’était pas toujours facile. Quand je planifie quelque chose, je continue jusqu’à ce que je réussisse », poursuit la jeune femme qui a notamment reçu le titre de Personnalité du mois Parasports Québec en novembre 2018.

Elle n’a pas seulement gardé la forme physique en solitaire durant la pandémie; c’est aussi à distance qu’elle a terminé son baccalauréat en psychologie à l’Université de Montréal en décembre dernier. Ne pouvant se dénicher immédiatement un emploi, elle est retournée à l’université pour s’inscrire au baccalauréat en psychoéducation.

« J’aime beaucoup ça et ça va être génial quand je vais terminer. Ensuite, j’aimerais continuer à la maîtrise. »

Motivée à faire progresser sa carrière sportive, elle se garde une porte ouverte à une participation aux Jeux paralympiques de Paris, en 2024.

« J’ai encore un long chemin à faire, mais je suis motivée à en faire le plus possible. J’aimerais participer à plus de tournois internationaux. Cela me permettrait d’acquérir l’expérience nécessaire pour aller le plus loin possible. »

En rafale

La chose que tu aimes le plus dans ton sport?
Dès que j’ai pris une raquette dans mes mains, je savais que c’était mon sport. J’aime que ce soit un sport individuel et où il faut changer notre technique selon notre adversaire.

Un talent caché ?
Je suis capable de jongler avec trois balles (avec plusieurs techniques) et aussi avec quatre balles.

La chanson que tu écoutes avant un match important?
J’aime la musique plus calme. J’aime beaucoup la chanson « Anywhere Away from Here » de Rag’n’Bone Man et Pink.

Si tu pouvais prendre la place de quelqu’un, ce serait qui?
J’aime vraiment où je suis et satisfaite de ma vie!

Quel est le dernier livre que tu as lu?
Je lis beaucoup plus de biographies, mais sinon, mes livres préférés sont ceux de la série Harry Potter. Et j’ai même recommencé à les lire en anglais pour pratiquer cette langue.

Gâteau au chocolat ou crème glacée au caramel salé?
Gâteau au chocolat.

Quelle est ton idole sportive?
Beatrice Vio que l’on peut voir dans la série Rising Phoenix de Netflix qui est consacrée aux athlètes paralympiques. Elle pratique l’escrime en fauteuil roulant. Elle m’a tellement motivée et elle a une personnalité incroyable.