Pierre Mainville, Athlète Sportcom de la semaine du 15 novembre

Montréal, 19 novembre 2010 (Sportcom) – L’escrimeur en fauteuil roulant Pierre Mainville a atteint un bel équilibre de vie ces dernières années, une réussite qui a permis à l’Athlète Sportcom de la semaine du 15 novembre de monter sur la troisième marche du podium des Championnats du monde de Paris.

Le 8 novembre dernier, l’athlète de Saint-Colomban a atteint les demi-finales à l’épée dans la catégorie B, devenant le premier Canadien médaillé aux Championnats du monde d’escrime en fauteuil roulant.
 
Plus important encore, Pierre a eu la chance de partager sa joie avec sa conjointe Sonia et sa fille Cloé, âgée de 2 ans et demi. « C’était phénoménal, d’autant plus que je l’ai obtenue devant eux. C’était comme une médaille d’or pour moi. »
 
S’il accorde beaucoup de temps à son sport, l’athlète de 37 ans en réserve aussi beaucoup à ses proches. « Je suis sérieux à l’escrime et je suis sérieux dans mon mariage », affirme-t-il, sourire dans la voix.

La petite Cloé a du coup visité plusieurs pays, dont la Grèce, à l’âge de cinq mois, et la Chine, quatre mois plus tard, alors que son papa représentait le pays aux Jeux paralympiques de Pékin.

« Plusieurs escrimeurs n’aiment pas beaucoup voir leur famille en compétition, parce que ça leur ajoute de la pression. Moi, je trouve ça génial de pouvoir performer devant les miens. »
 
Au moment de l’entrevue, la famille Mainville était par ailleurs toujours dans l’Hexagone, plus précisément à Annecy, en Haute-Savoie. « Nous visitons des coins assez merveilleux. »
 
« Il faut passer du temps en famille et avec ses amis pour atteindre un certain équilibre », considère celui qui sera père pour une deuxième fois ces prochaines semaines.
 
Son travail rapporte
 
Ce n’est pas sans avoir de grandes attentes que Pierre s’est envolé vers la France au début du mois. Déjà plusieurs fois médaillé en Coupe du monde, il voulait passer à l’étape suivante.
 
Même si le niveau relevé des Championnats et leur emplacement, au Grand Palais de Paris, ont ajouté à la pression du Québécois, il en est ressorti très satisfait. « Je vois que le travail que je fais rapporte. »
 
Ses devoirs, il les fait en s’entraînant quasi quotidiennement au sabre, arme pour laquelle il a décroché une huitième place aux mondiaux, de même qu’en suivant trois à quatre leçons par semaine à l’épée.
 
Les Lames Croisées, le club qu’il a co-fondé à Saint-Jérôme et où il suit les conseils d’Ildemaro Sanchez, est ainsi devenu sa deuxième maison. Mais ce sont ses fréquentes visites au Centre Claude-Robillard et les enseignements d’Iulian Badea qui ont été les plus payants dans la Ville Lumière.
 
« Oui, le sabre est mon arme, mais je suis également très bon à l’épée », rappelle celui qui a été initié à l’escrime en fauteuil roulant à l’âge de 28 ans. « Au sabre, c’est l’attitude souvent qui fait la différence. Tout est en place, c’est la partie mentale qui reste à travailler. »
 
Une aide attendue
 
Les entraîneurs Sanchez et Badea, présents en France, ont grandement aidé Pierre. « Quand il y a des arrêts dans les matchs, ils peuvent venir te voir et te faire remarquer des choses que tu n’avais pas vues. J’ai beaucoup profité de cet avantage. »
 
« Ça fait toute une différence! Si mes entraîneurs m’accompagnaient en Coupe du monde, je pense que ma progression serait beaucoup plus rapide. »
 
L’escrimeur voit grand en prévision des Jeux paralympiques de Londres. « Cette première médaille à des Championnats du monde va m’aider, mais je vise encore plus haut plus que ça. Il me reste un peu moins de deux ans pour atteindre le sommet. Je sais que je peux le faire, dans les deux armes. »
 
Pour ce faire, il espère obtenir une aide financière bonifiée, qui lui permettrait entre autres de multiplier les camps d’entraînement à l’extérieur du pays, pour affronter des escrimeurs de son niveau qui peuvent l’aider à aller plus loin.
 
Un meilleur soutien financier lui permettrait aussi de retrouver ses entraîneurs à ses côtés, un souhait qu’il aimerait voir se réaliser lors de la prochaine saison des Coupes du monde, qui commencera en février.
 
« J’ai quand même vaincu de très bons escrimeurs aux mondiaux. Je n’ai pas eu une médaille de bronze par chance », plaide celui qui s’est drôlement rapproché de son rêve : la conquête d’un titre paralympique aux Jeux de 2012.