L’ancienne paranageuse Joëlle Rivard, qui a participé aux Jeux paralympiques de 1996 à Atlanta, se joint à l’équipe de Parasports Québec. Depuis lundi, elle agit à titre de coordonnatrice sportive pour le powerchair soccer, le rugby en fauteuil roulant et le tennis en fauteuil roulant.
« Le monde de la personne handicapée et du sport sont mes deux éléments. Parasports Québec est donc le meilleur des deux mondes. Ça faisait longtemps que j’attendais une opportunité comme ça. Je suis chanceuse que l’on me fasse confiance. »
Celle qui a déjà fracassé cinq fois le record du monde au 50 m papillon chez les S4 a aussi pratiqué le rugby en fauteuil roulant et a gravité autour du monde du boccia grâce à sa belle-fille qui pratique ce sport.
« Mon parcours d’athlète a commencé bien avant la natation. Je suis la première enfant amputée au Québec à avoir fait du patinage artistique. Avant moi, ça n’existait pas des jambes artificielles pour faire du sport. J’ai dû ouvrir beaucoup de portes et j’ai eu la chance d’avoir un prothésiste qui a inventé cette jambe. En vieillissant, j’ai toujours gardé un pied près du parasport pour voir ce qui se passait. Même si tu es une athlète retraitée, je crois que tu gardes toujours un intérêt pour ton milieu. »
Maintenant à Parasports Québec, Joëlle compte bien poursuivre la mission de l’organisme grâce à sa bonne connaissance des para-athlètes et de leurs besoins.
« Je veux partager mon expérience et leur donner le goût de faire du sport. C’est difficile de bâtir la relève et je crois que l’inclusion est le mot clé pour donner la chance à tout le monde de bouger. En tant que personne handicapée, je sais que si je n’avais pas eu le sport dans ma vie, je ne serais pas qui je suis aujourd’hui. C’est ce qui m’a permis d’oublier de temps en temps mon handicap, d’avoir une vie normale et de dépasser mes limites. »
L’intégration progressive de Joëlle se fait depuis lundi. Auparavant, la nouvelle recrue de Parasports Québec a été conférencière, s’est occupée du programme Jouez gagnant ! de l’INS Québec et a travaillé au sein de Kéroul.
« Ce qui la distingue, c’est son parcours. Elle a une bonne expérience de coordination et a déjà la moitié des connaissances, ce qui en fait déjà une employée fonctionnelle. Joëlle arrive avec un bagage dans le parasport et une vision, ce qui est très difficile à trouver. Nous allons synchroniser nos visions pour nous projeter plus loin », a fait savoir Francis Ménard, directeur général de Parasports Québec.
Ce dernier a conclu en ajoutant que l’arrivée de Joëlle Rivard pousse l’organisme à se remettre en question. « Je crois que ça devrait être dans notre mission d’inclure dans notre équipe de travail les gens handicapés. Il y en a peu dans les fédérations et dans le sport adapté en général qui proviennent des paradisciplines. »