Para-athlétisme

 

Montréal, 1er août 2013 (Sportcom) – Après les Jeux de Londres, où il a été sacré vice-champion sur trois distances, Brent Lakatos a contemplé ses médailles, les premières qu’il gagnait en trois expériences paralympiques. Au-delà de la satisfaction, un questionnement persistait : comment arriver à changer cet argent en or? Finalement, il n’aura pas mis trop de temps à trouver la formule. Quatre fois médaillé d’or aux Championnats du monde de para-athlétisme à Lyon, le Dorvallois de 33 ans est nommé athlète Sportcom de la semaine. 
 
Couronné sur 100 m, 200 m et 400 m chez les T53, Lakatos a également triomphé avec ses coéquipiers Alexandre Dupont, Jean-Paul Compaoré et Curtis Thom au relais 4×400 m T53/T54. À cette impressionnante récolte, il a ajouté une médaille d’argent au 800 m. Enfin, pour clore son extraordinaire saison, le Québécois a fracassé dimanche dernier le record du monde au 100 m sur la piste paralympique lors du London Anniversary Games.
 
S’il évoque cette semaine de compétition comme « la plus belle de sa vie », Lakatos tente encore d’assimiler les événements. « Je suis un peu surpris par tout ça. Surtout par les temps que j’ai réussis à faire au 100 m et au 200 m. J’ai apporté plusieurs changements à mon entraînement et à mon équipement dans la dernière année. Je savais que ma vitesse était meilleure, mais je ne pensais pas pouvoir aller plus vite sur ces distances », admet-il.
 
Parmi ses réalisations de la dernière semaine, les médailles d’or au 200 m et au relais sont celles dont il est le plus fier.
 
« L’an passé, à Londres, j’ai fait une course parfaite sur 200 m. Je ne pensais pas être capable de faire mieux. J’avais vraiment l’impression d’avoir atteint ma vitesse maximale. Non seulement j’ai réussi à battre mon temps à Lyon, mais j’ai aussi battu le Chinois qui avait gagné l’or aux Jeux sur 200 m et sur 400 m. Et ça, j’en suis très fier », affirme Lakatos.
 
« Au relais, c’est différent. Quand tu es dans une équipe, tu veux toujours essayer encore plus fort pour les autres gars. Je suis fier du premier tour que j’ai fait. Je suis allé très vite et j’ai aidé l’équipe. Tout le monde a eu une bonne course et nous sommes très heureux d’avoir gagné. C’est la première fois qu’une équipe canadienne remporte l’or au 4×400 m », a précisé le Québécois.
 
Se préparer pour la réplique
 
Après avoir terminé la saison au sommet, Lakatos s’accordera quelques semaines de repos avant de reprendre l’entraînement en septembre. Pour l’année à venir, son objectif est clair : maintenir ses adversaires à distance. Parmi eux, il pense surtout au Chinois Huzhao Li, double champion paralympique, et au Britannique Mickey Bushell, spécialiste du 100 m, à qui il a soutiré le record mondial au London Anniversary Games.
 
« Je sais que l’année prochaine ces gars-là vont revenir en force et voudront me battre. Je dois donc travailler encore plus fort pour rester devant eux », explique Lakatos. Étonnamment, il compte apporter de nouveaux ajustements à ses méthodes malgré les récents succès.
 
« L’an dernier, j’avais établi un plan sur quatre ans en vue des Jeux de Rio. Pour les deux premières années, je voulais surtout expérimenter des choses pour aller encore plus vite. Je ferai encore des changements l’an prochain, surtout avec l’équipement. Je veux essayer plusieurs choses pour voir ce qui fonctionne le mieux pour moi », souligne le Dorvallois, qui compte poursuivre ses efforts dans les prochains mois pour améliorer sa vitesse de pointe. « Ensuite, en 2015 et 2016, je vais travailler davantage l’endurance pour être super fort au 400 m et au 800 m à Rio. »
 
Lakatos a un autre grand projet pour la prochaine saison : se mesurer aux coureurs de la catégorie T54, dont les handicaps sont moins sévères que les siens, lors du 1500 m des Jeux du Commonwealth à Glasgow. Plus rapide que tous ses rivaux de cette catégorie au premier tour du relais 4×400 m à Lyon, il s’élancera sans complexe. « Je l’ai déjà fait dans les compétitions nationales, mais ce sera la première fois que j’aurai la chance de courir contre eux dans une épreuve individuelle internationale. Je vais m’entraîner pour ça et j’en ferai une priorité. »
 
Homme de défi, Lakatos ne songe toutefois pas changer de catégorie. C’est chez les T53 qu’il veut poursuivre et devenir dominant. Mais ne l’est-il pas déjà? « J’ai eu une bonne année, j’ai réussi à battre les meilleurs, mais je ne me considère pas encore comme étant dominant. J’ai besoin de gagner plus de médailles paralympiques avant de dire ça. C’est la compétition la plus importante, le sommet du sport. Tout le monde s’entraîne pour les Jeux et veut gagner là-bas. Alors avant de dire que je suis dominant, attendons Rio. »
 
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Rédaction: Julie Roy

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