C’était il y a cinq ans, lorsqu’elle a reçu un message de la part de Yan Martin, recruteur des entraineurs en para-athlétisme au Québec, qu’Anne-Marie Fortin s’est lancée dans l’aventure parasportive. « Je ne connaissais absolument rien à la quadriplégie ou au para, par contre, je connaissais l’athlétisme et la physiologie du sport. »

Dévouée plus que jamais au partage de ses connaissances au profit des athlètes, l’entraineure originaire de Saguenay a vite compris qu’il ne s’agirait pas d’une relation unilatérale. En effet, les collaborations se sont vite montrées bénéfiques aux deux parties.

« Tu vas m’enseigner sur ta condition, sur comment je peux t’aider à travailler avec toi, puis moi, je vais t’accompagner sur la préparation sportive puis physiologique », a-t-elle indiqué.

Issue du monde de l’athlétisme depuis ses 12 ans dans de multiples disciplines : saut, lancer, heptathlon, c’est tout un bagage qu’elle a su transposer en para-athlétisme.

« J’avais une bonne technique dans toutes les disciplines et je comprenais bien la biomécanique. Quand je suis arrivée en fauteuil, je savais que cette force-là de bien comprendre le mouvement allait pouvoir m’aider. J’ai eu la chance de vivre la vie d’athlète alors je comprends aussi ce que ça leur demande, les sacrifices et l’investissement. »

L’athlète qu’elle a été lui confère une force en tant qu’entraineure. « Du côté coaching, toutes les notions apprises comme athlète, je peux les reprendre et les transposer avec mes athlètes. »

Un apprentissage constant

En parallèle de sa carrière d’entraineure, Fortin se passionne pour le monde de la recherche et est actuellement doctorante en physiologie à l’Université du Québec à Chicoutimi. Cette soif d’apprentissage et d’enrichissement personnel est indéniablement bénéfique aux athlètes.

« Je prends le temps de me former, de parler avec des professionnels, de lire, de me questionner, pour vraiment créer un environnement qui est optimal pour le développement de l’athlète. »

Pourquoi pas vous ?

Les entraineur.e.s en parasport ont certainement un rôle primordial à jouer dans le quotidien des athlètes, sans négliger les sentiments que cela leur procure. « Pour moi, ce serait l’apothéose d’une carrière d’aller aux Jeux de Paris 2024, ce serait comme un rêve qui se réalise. »

On ne naît pas entraineur.e, on le devient. Issue de la célèbre phrase de Simone de Beauvoir, il est possible de décliner cette citation dans le cadre sportif. À coup de travail, de résilience, d’ouverture d’esprit et d’expérience, Anne-Marie Fortin s’est forgée un nom dans le monde du para-athlétisme.

« Au niveau des entraineurs, il faut ouvrir nos horizons parce qu’au-delà du défi de taille, il y a la préparation physique, l’organisation de la physiologie de l’exercice, aussi l’aspect humain et la connaissance de la maladie », a-t-elle déclaré.

Une activité adaptée pour tous et toutes

Enfin, Anne-Marie Fortin, tout comme Parasports Québec, tient à inciter la pratique sportive « peu importe la condition physique. Il n’y a aucune raison pour laquelle ces personnes-là ne pourraient pas avoir accès à bouger et à prendre soin de leur santé », a-t-elle conclu.