Pierre Mainville, Athlète Sportcom de la semaine du 2 mai

Montréal, 6 mai 2011 (Sportcom) – Des athlètes des quatre coins du monde se sont réunis à l’Aréna Michel-Normandin, la fin de semaine dernière, pour se disputer les honneurs de la Coupe du monde d’escrime en fauteuil roulant de Montréal. L’événement, présenté dans le cadre du 28e Défi sportif, a permis au Québécois Pierre Mainville d’étaler tout son talent devant les siens. Cinquième à l’épée, il a frayé son chemin jusqu’à la troisième marche du podium au sabre. Pour ses performances éblouissantes, Pierre Mainville est nommé Athlète Sportcom de la semaine du 2 mai. 

« J’adore tirer à Montréal parce que mon monde est là pour m’encourager. J’ai besoin d’être entouré. Je tire mieux lorsque ma famille et mes entraîneurs sont là. Ça me donne une énergie nouvelle. Je me sens plus en confiance », a expliqué l’escrimeur de St-Jérôme. Sa femme, Sonia, et leur fille de 3 ans, Chloé, étaient d’ailleurs à ses côtés en novembre dernier, à Paris, lorsqu’il a raflé la médaille de bronze aux Championnats du monde.
 
Mais le fruit du succès de Pierre Mainville tient aussi à autre chose : le travail. L’escrimeur passe plus de 20 heures par semaine à l’entraînement. « Mon entraîneur, Ildemaro Sanchez, dit que les bons résultats sont les conséquences du travail bien fait. Je suis assez d’accord avec lui. Il faut créer ses chances d’avoir du succès. »
 
La philosophie s’est avérée payante samedi dernier lorsque le Québécois a retrouvé Marc Cratère en quart de finale au sabre. Mené 5-10 par le Français, Mainville a effectué une spectaculaire remontée pour l’emporter 15-11. « Marc est un tireur formidable qui me donne souvent du fil à retordre. J’ai tendance à figer devant lui. Mais cette fois, j’ai vraiment bien fait », a indiqué Mainville.
 
Du côté français, on ne tarissait pas d’éloges au sujet de Mainville à la fin de l’affrontement. « Il a toujours été dangereux, mais force est de constater qu’il s’est encore amélioré. Il tire avec beaucoup d’intelligence et d’agressivité », a confié l’un des entraîneurs de l’équipe française qui est championne du monde en titre.
 
L’objectif paralympique
 
Si Mainville se réjouit de ces bonnes performances, il continue garder en tête son principal objectif. « Je veux aller aux Jeux de Londres. »
 
Au lendemain de la rencontre montréalaise, l’athlète de 37 ans doit poursuivre sa course aux points pour rendre possible sa qualification paralympique. D’ici la fin juillet, les prochains arrêts s’effectueront aux Coupes du monde de Lanato, en Italie, et de Varsovie, en Pologne. En janvier 2012, les seize premiers au classement mondial obtiendront leur laissez-passer pour Londres. Actuellement, Mainville occupe le cinquième échelon mondial à l’épée et au sabre.
 
Les Championnats panaméricains seront aussi très importants dans le processus de sélection, puisque les vainqueurs accéderont directement aux Jeux. Pierre aura donc une chance d’assurer sa qualification dès le mois d’août à São Paulo, au Brésil. L’entreprise semble possible vu l’absence des redoutables escrimeurs français et asiatiques.
 
« Les Brésiliens sont très bons. Il faut aussi se méfier des Américains, des Chiliens et des Argentins. En fait, je ne peux prendre personne à la légère. Il y a peut-être moins de profondeur qu’en Europe, mais il y a quand même de très bons escrimeurs en Amérique. »
 
Pour le reste de la saison, la stratégie de Pierre Mainville est simple. « Je vais chercher à reproduire les bonnes sensations que j’ai eues ici, à la Coupe du monde, pour obtenir les meilleurs résultats possibles à chacune des compétitions. Avec mes entraîneurs, on va aussi travailler pour que je sois au meilleur de ma forme à l’automne, pour les Mondiaux en Italie, dit-il. Je suis dans une très bonne phase présentement, mai, physiquement, c’est impossible de rester toujours au sommet. Il faudra donc bien planifier pour que j’y sois à nouveau lors des moments les plus importants de la saison. » 

La famille prévoit déjà l’accompagner au Brésil ou en Italie pour le soutenir. Ludovic, le petit dernier d’à peine vingt jours, devrait aussi être du voyage.

Par : Julie Roy