Athlète Sportcom de la semaine du 27 juin

Montréal, 30 juin 2011 (Sportcom) – Médaillé d’argent (catégorie BC4) la fin de semaine dernière au tournoi Cheshire Building Society International présenté à Wigan, en Grande-Bretagne, le joueur de boccia Marco Dispaltro est l’athlète Sportcom de la semaine du 27 juin. La recrue de l’équipe canadienne originaire de Saint-Jérôme a fait équipe avec Josh Vander Vies et la Britanno-Colombienne Caroline Vietnieks pendant ce tournoi. 

S’il s’agissait de son premier tournoi international de boccia, Dispaltro a une longue feuille de route dans les sports en fauteuil roulant. En effet, il a été membre des équipes canadiennes de rugby pendant près d’une dizaine d’années, pour ensuite joindre celle de tennis. Ce n’est que récemment qu’il a concentré son énergie au boccia et le succès ne s’est pas fait attendre. Le printemps dernier, le Québécois a assuré sa place au sein de l’équipe nationale, ce qui, selon lui, ne l’a pas surpris.
 
« Je suis dans le monde du sport depuis longtemps et j’ai confiance en mes moyens. Mes attentes sont toujours de remporter la victoire. J’ai obtenu un bon résultat la fin de semaine dernière et oui, je m’y attendais. Même si mes autres compétitions n’étaient pas de niveau international, j’avais obtenu des résultats intéressants. »
 
En plus de sa longue expérience dans le sport de haut niveau, Marco attribue sa fulgurante progression à des qualités innées de lanceur. Plus jeune, il jouait souvent aux quilles et cela a eu un impact selon lui.
 
« Le lancer est similaire, alors c’était naturel, car j’étais comme programmé à lancer avec précision. »
 
Du rugby au boccia, en passant par le tennis
 
Il y a trois ans, Marco Dispaltro a vécu l’expérience des Jeux paralympiques à Pékin, alors qu’il était le gérant de l’équipe canadienne de rugby en fauteuil roulant qui a mérité la médaille de bronze. Peu de temps après les Jeux, il est devenu l’entraîneur de l’équipe nationale suédoise de rugby en fauteuil roulant, un poste qu’il occupera encore jusqu’en octobre prochain. Ensuite, il concentrera ses efforts pour obtenir sa qualification paralympique pour les Jeux de Londres, l’été prochain.
 
Le boccia et le rugby sont des sports où les ambiances sont très différentes. Au rugby, un sport de contact, un joyeux vacarme entoure les matchs, que ce soit le bruit des collisions entre les fauteuils ou bien les appels entre coéquipiers qui veulent effectuer ou recevoir une passe. Au boccia, le décorum s’apparente plutôt au tennis ou au golf, là où le silence doit régner lorsque les participants lancent leur balle.
 
« Ça m’a pris un peu de temps à m’adapter. Je suis un gars volubile et très actif, alors ça n’a pas été très facile, car j’ai toujours tendance à parler! Le boccia est un sport de gentlemen, alors il est plus difficile d’intimider l’adversaire. Il y a quand même des moments où je peux être plus animé et je pense que mes coéquipiers aiment bien cet aspect que j’apporte à l’équipe. Disons que lorsque nous sommes à l’entraînement, les autres équipes nous entendent! »
 
Être athlète et entraîneur offre des avantages selon Dispaltro.
 
« Lorsque l’on est un athlète, il arrive que l’on remette en doute certaines décisions de nos entraîneurs. En étant devenu entraîneur à mon tour, je vois l’autre côté de la médaille. Je pense que d’avoir été joueur et entraîneur m’aide beaucoup. »
 
Ne rien laisser au hasard
 
Toujours aussi méthodique dans sa préparation, le joueur de boccia accumule des données à chaque entraînement. Selon son approximation, il approche le nombre de 60 000 balles lancées sur quatre types de revêtements différents (béton, caoutchouc, bois et tuile), car les surfaces de jeux ne sont pas toujours uniformes à chaque tournoi.
 
« Lorsque tu es un athlète de niveau international, il faut être un peu compulsif dans la façon de s’entraîner. Le volume d’entraînement est primordial en boccia, car on fait toujours le même mouvement. »
 
Et c’est sans compter sur une certaine ingéniosité pour s’entraîner dans des lieux plutôt inhabituels. « Par exemple, avant de partir pour l’Angleterre, mon coéquipier François Bourbonnière et moi avons pratiqué nos lancers à l’aéroport. Il faut savoir s’adapter. »

Après les Jeux de Londres, Marco Dispaltro continuera de donner des cliniques de rugby un peu partout sur la planète. Récemment, il était au Brésil, où il a participé au recrutement de joueurs qui pourraient faire partie de l’équipe nationale des Jeux paralympiques de Rio, en 2016.

Par : Mathieu Laberge