Escrime en fauteuil

Montréal, 27 avril 2013 (Sportcom) – À sa première compétition depuis les Jeux paralympiques de Londres, Pierre Mainville s’est surpris lui-même, samedi, au Grand Prix d’escrime en fauteuil roulant de Montréal. L’athlète de Saint-Colomban a terminé sa journée de compétition à l’épée au Complexe sportif Claude-Robillard sur la troisième marche du podium. 

« Je suis super content. C’est un peu relax pour moi depuis la fin des Jeux alors je n’avais aucune attente. En plus, l’épée ce n’est pas mon arme et je suis sur le décalage horaire comme tous les autres Européens. C’est vraiment drôle puisque c’est la première fois que ça m’arrive dans une compétition à Montréal », a dit le spécialiste du sabre, qui s’est établi à Malaga en Espagne il y a quelques mois pour faciliter son entraînement.

« Aujourd’hui, je me suis amusé avec les autres escrimeurs qui sont aussi des amis. C’est souvent comme ça que ça se passe. Quand on s’amuse, on se laisse plus aller et ça permet de faire de belles choses. Personnellement, les bons résultats ne viennent pas lorsque je suis stressé ou nerveux », a précisé Mainville. 

Après avoir perdu ses deux premiers affrontements en ronde des poules dans la catégorie B, Mainville est revenu en force avec trois victoires consécutives. « C’est un peu mon habitude. Je sais pas pourquoi, mais j’ai de la difficulté à démarrer dans les matchs de poule. »

En première ronde éliminatoire, il a vaincu l’Argentin Luis Antonio Alarcon 15-7. « Il a fait 2-0 dès le début du match. J’ai dû me calmer et repenser ma stratégie. J’ai pris du temps pour m’ajuster et pour trouver les failles. Après le deuxième arrêt, j’ai plus compris son jeu. » Mainville s’est alors construit une avance que son adversaire n’a pu surmonter. « Il n’avait plus le choix d’attaquer et de se compromettre pour aller chercher les points. C’est à ce moment qu’il s’est mis à faire des erreurs et que j’ai pu en profiter. » 

En quart de finale, Mainville a semblé en pleine possession de ses moyens contre l’Américain Ryan Estep, qui s’était classé deuxième plus tôt en journée en qualifications. Le Québécois a su imposer son rythme et maîtriser les attaques de son adversaire pour se sauver avec une victoire de 15-10.

« C’est la première fois que j’arrive à le battre. J’étais content et en même temps déçu pour lui puisque l’épée c’est son arme. J’ai bien attendu les ouvertures. J’avais le bon timing, la bonne distance et la bonne stratégie donc ç’a bien fonctionné. À la fin, quand je menais 13-10, je l’ai senti s’écrouler donc les touches rentraient toutes seules. »

C’est le Français Alim Latrèche, médaillé de bronze aux Jeux paralympiques de Londres, qui a mis un terme à la progression du Québécois en demi-finale. Latrèche s’est imposé 15-10. « C’était un beau combat. Selon moi, c’est l’un des plus beaux escrimeurs du circuit. Il a un style tout en finesse et il lit bien le jeu de ses adversaires. Que je gagne ou que je perde, c’est toujours un plaisir de tirer contre lui puisque j’apprends beaucoup de choses. Au-delà de la victoire, ce qui est vraiment important pour moi c’est de progresser dans mon sport. »

Rédaction: Julie Roy