Michel Filteau, Athlète de la semaine

Montréal, 29 avril 2010 (Sportcom) – L’athlète en fauteuil roulant Michel Filteau a terminé au troisième rang du marathon de Padoue, disputé dimanche dernier, en Italie. Au-delà du classement, c’est surtout son chrono de 1 h 24 min 50 s qui satisfait l’athlète de Saint-Jean-Baptiste, en Montérégie. En effet, car en passant sous la barre des 1 h 25 min, Filteau a assuré son critère de sélection pour les prochains Championnats du monde. Et c’est pourquoi il a été sélectionné l’Athlète Sportcom de la semaine du 26 avril.

 
Initié au sport par le meilleur
 
Michel Filteau jouait au hockey avant de perdre l’usage de ses jambes dans un accident d’auto, à la fin des années 1980, alors qu’il était âgé de 23 ans. À l’époque, le jeune homme avait toutefois une préférence pour les sports individuels, où il était pleinement responsable de son résultat, qu’il soit bon ou moins bon
 
C’est donc sans hésiter qu’il a accepté d’essayer la course en fauteuil roulant lorsqu’on lui a proposé ce nouveau sport en 1996. Il faut dire que celui qui l’avait convaincu n’était nul autre qu’André Viger, la référence en la matière.
 
« Je suis allé à son magasin (ndlr : spécialisé dans la vente de fauteuils roulants) et il m’a dit que je serais un bon candidat pour faire de l’athlétisme. Il m’a prêté un fauteuil, des gants et même des vêtements. Je me suis longtemps apitoyé sur mon sort après mon accident et quand André m’a fait cette proposition, j’ai voulu essayer ça. »
 
Décédé d’un cancer en octobre 2006, Viger a marqué le sport paralympique au pays et il le fait encore aujourd’hui, car il détient toujours la meilleure performance canadienne au marathon, 1h 23 min 56 s, un temps réalisé à Boston en 1993.
 
Une nouvelle passion, un nouveau mode de vie
 
Commencer un nouveau sport et faire de la compétition sont deux choses bien différentes, comme l’a rapidement constaté Michel Filteau.
 
« À mes débuts, lorsque je revenais de mes entraînements, je m’allumais une cigarette. Après un moment, je me suis dis : « qu’est-ce que je fais? Je fais de l’athlétisme ou je n’en fais pas? » Je fumais un paquet et demi de cigarettes par jour et j’ai arrêté d’un coup. Je voulais performer le mieux possible », explique celui qui est âgé de 43 ans.
 
Cette décision de mettre son énergie dans le sport de compétition allait avoir des répercussions positives sur d’autres facettes de sa vie.
 
« Le sport m’a changé et ma mère serait très contente de vous en parler, lance-t-il à la blague. Disons qu’il y a eu une période dans ma vie qui a été plus rock’n’roll et ma mère en a passé des nuits blanches à cause de moi. Disons qu’elle était contente de voir que je m’étais lancé à fond dans l’athlétisme. C’est le meilleur choix que j’ai fait dans ma vie. »
 
Les succès ne sont toutefois pas arrivés du jour au lendemain. La première course de Michel Filteau était un 10 kilomètres disputé à Farnham. Une semaine plus tard, il était au départ du marathon de Montréal. Léger détail, avant sa première course, son entraînement le plus long était une sortie de… 10 kilomètres! Naïf ou téméraire Michel Filteau? Le principal intéressé se remémore ces épreuves en riant.
 
« J’ai trouvé le 10 kilomètre très difficile et après, je me suis dis que j’étais fou de m’être inscrit au marathon. Disons qu’au départ du marathon, je ne me sentais pas très gros dans mes culottes. J’ai fini la course en 2 heures 13 minutes, ce qui n’est pas si mal pour un premier marathon », soutient celui qui a terminé 16e au marathon paralympique de Pékin.
 
Aujourd’hui, Filteau compte deux participations aux Jeux paralympiques (Athènes et Pékin) et vise sa qualification pour les Jeux de Londres, en 2012.
 
« Je vais continuer tant que je serai compétitif. Après Londres, j’irai une année à la fois. »
 
 
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Rédaction : Mathieu Laberge