Sportcom – Athlète de la semaine

Montréal, 3 février 2010 (Sportcom) – Deux titres de vice-championne et une médaille de bronze, voilà la moisson de Diane Roy, l’athlète Sportcom de la semaine du 31 janvier, aux Championnats du monde de para-athlétisme, des performances inspirantes en vue des Jeux paralympiques de Londres.  

Après une cinquième place qui l’a laissée sur sa faim au 5000 m, la Sherbrookoise est revenue en force à sa sortie suivante à Christchurch, en Nouvelle-Zélande, et s’est faufilée au troisième échelon du 800 m. Elle a poursuivi son excellent travail en enlevant l’argent au 1500 m, puis au 400 m.
 
« Au 1500 m, c’est passé proche. Il ne faut pas juste regarder le résultat, mais la course aussi. J’ai utilisé une bonne stratégie et j’ai fini à seulement 12 centièmes de la gagnante. J’ai très bien travaillé, parce que sept filles pouvaient monter sur le podium, J’étais donc vraiment contente. »
 
L’Américaine Tatyana McFadden a triomphé au 1500 m et au 400 m, une épreuve où Diane savait que l’or était presque hors de portée. « Ce n’était pas impossible, mais disons que ce n’est pas ma spécialité et que Tatyana est vraiment plus forte que moi sur cette distance. »
 
Malheureusement, ses mondiaux ont pris fin abruptement, quand les dirigeants de la délégation nationale ont décidé que les Canadiens ne participeraient pas au marathon, puisque la course n’était pas présentée sur un parcours fermé à la circulation.
 
La pluie, un problème
 
Évidemment très déçue de ne pas participer à l’épreuve, la plus grande déception de la Québécoise à ces Championnats reste toutefois sa cinquième place au 5000 m, où elle a été déjouée par une piste mouillée.
 
« Pour la pluie, je ne suis pas prête à 100 %. J’ai encore du travail à faire à ce niveau », avoue sans gêne la détentrice du record mondial de la spécialité, qui sait qu’elle devra trouver une solution en prévision des Jeux paralympiques de 2012, où un parcours détrempé pourrait être la norme.
 
« Je dois être en confiance, être prête à tout, poursuit Diane. À Londres, je veux être encore plus prête que mes rivales. Je veux trouver la solution qui m’amènera à rouler aussi bien sous la pluie qu’au sec. »
 
Elle devra donc collaborer encore plus étroitement avec l’équipe Perseus de l’Université de Sherbrooke, qui réunit des experts en génie mécanique, génie électrique, biologie, physique et médecine. Ces derniers aident notamment plusieurs athlètes canadiens depuis quelques années.
 
« Quand on roule sous la pluie, on utilise de la résine dans les gants, mais ce n’est pas efficace à 100 %. Ça marche, mais la résine finit par s’enlever avec l’eau. Il y a sûrement quelque chose qui existe pour que l’adhérence soit presque toujours la même. »
 
L’athlète de 40 ans fera ainsi face à un autre défi ces prochains mois. « Faire de la recherche, ce n’est pas ma force, admet-elle. Il va falloir que je cherche la pluie, pour tester et essayer des choses. »
 
La victoire, pour soi
 
À Christchurch, Diane a par ailleurs vécu l’effet pervers de l’importante augmentation des investissements dédiés aux sports olympiques et paralympiques ces dernières années au Canada.
 
Heureuse de pouvoir vivre de son sport et de s’y consacrer à temps plein, elle a cependant été déçue du peu de reconnaissance des dirigeants de sa fédération face à ses résultats. « On dirait maintenant que si tu ne ramènes pas l’or, tu n’es rien… Je suis contente de ce que j’ai fait, mais je n’ai pas senti que les gens d’Athlétisme Canada étaient contents. »
 
Peu importe, l’objectif de la protégée de l’entraîneur Jean Laroche aux Jeux de Londres ne change pas. « Je veux ramener l’or, pour moi, pas pour les autres », affirme celle qui devrait prendre part aux courses paralympiques de 400, 800, 1500 et 5000 m ainsi qu’au marathon.
 
C’est avec enthousiasme qu’elle envisage les prochains mois, surtout qu’elle a encore une fois constaté en Nouvelle-Zélande qu’elle détient un petit avantage sur la plupart de ses rivales. « Plus la semaine avance, mieux je roule. Je gère très bien la fatigue. »
 
Avant d’entreprendre la dernière saison complète avant l’important rendez-vous de 2012, la Sherbrookoise s’accordera quelques jours de repos. Elle en profitera pour donner quelques conférences dans des écoles du Bas-Saint-Laurent, d’où elle est originaire.
 
Dès le début du moi de mars, Diane sera toutefois de retour au boulot et elle se préparera en vue de sa première compétition de la nouvelle saison le 17 avril : le marathon de… Londres.

PAR : Éric Gaudette-Brodeur