Le 8 octobre dernier, la grande famille de Parasports Québec a appris le décès précipité de Maude Jacques au jeune âge de 31 ans. Afin de commémorer la mémoire de Maude, figure importante des parasports québécois, la fédération l’a choisie comme personnalité du mois d’octobre.

Impliquée dans un accident de la route à l’âge de 8 ans, Maude s’est rapidement tournée vers les parasports. Elle a effectué ses débuts en basketball en fauteuil roulant en 2001 grâce aux conseils de son physiothérapeute. Exactement 10 ans plus tard, elle a joué pour l’équipe nationale une première fois aux Jeux parapanaméricains de Guadalajara, au Mexique, où elle a aidé le Canada à terminer deuxième.

Un an plus tard, c’est sur la plus grande scène d’entre toutes que la Sherbrookoise a eu la chance de briller. Elle a en effet représenté le pays aux Jeux paralympiques de Londres, lors desquels le Canada s’est classé sixième.

En 2014, elle a fait partie de l’équipe canadienne qui a été couronnée championne mondiale, avant de participer à ses deuxièmes Jeux parapanaméricains à Toronto, en 2015.

Sa carrière de basketteuse l’a également amenée à porter les couleurs du Crimson Tide de l’Université de l’Alabama.

Absente aux Jeux paralympiques de Rio, Maude s’est tournée vers le tennis en fauteuil roulant, où elle s’est rapidement démarquée au niveau canadien. Elle a notamment remporté le Championnat national en simple en 2015 et en 2018 ainsi qu’en double en 2015, 2016, 2018 et 2019.

La Québécoise a effectué un troisième tour de piste aux Jeux parapanaméricains de Lima en 2019, où l’équipe canadienne de basketball en fauteuil roulant a remporté les grands honneurs, avant d’annoncer sa retraite sportive.

Maude a effectué un retour à la compétition en 2023, enlevant la médaille d’or au Championnat national féminin de la LCFBR avec l’équipe du Québec en avril dernier.De retour sur le radar de l’équipe canadienne, elle était aussi en liste pour un retour au jeu sur la scène internationale.

Au fil des années, elle aura ainsi partagé des moments inoubliables avec certaines coéquipières et avec ses entraîneures et entraîneurs. Certains d’entre eux ont tenu à raconter quelques histoires vécues avec elle afin de garder un souvenir de sa personnalité attachante.

« J’ai encore de la difficulté à m’exprimer… Nous avons gagné beaucoup de tournois avec l’équipe féminine du Québec, Maude et moi. Elle apportait beaucoup de positif à l’équipe avec sa joie de vivre. Elle était une communicatrice incroyable. Tout le monde savait qui était Maude. Je l’admirais également beaucoup pour le côté offensif de son jeu. Elle va me manquer beaucoup. » – Élodie Tessier, coéquipière de Maude avec l’équipe du Québec.

« J’aimerais qu’on souligne à quel point Maude était fière et adorait porter le chandail du Québec. Bien qu’elle ait vécu pendant près de 10 ans en Alabama, elle se faisait toujours un devoir de venir rejoindre ses coéquipières québécoises à chaque Championnat canadien. Ça paraissait qu’elle avait beaucoup de plaisir à jouer pour le Québec. Elle apportait beaucoup de dynamisme et d’énergie. Elle faisait les mêmes efforts lorsqu’elle a commencé le tennis en fauteuil roulant. » – Karine Côté, ancienne entraîneure adjointe de l’équipe du Québec.

« J’ai tellement de beaux souvenirs avec Maude depuis la première année que je l’ai entraînée en 2004. Elle n’avait que 12 ans! J’ai eu la chance de l’entraîner chez les juniors, aux Jeux du Canada, avec l’équipe féminine du Québec, ainsi qu’avec l’équipe féminine canadienne. En 2014, nous sommes allés en Alabama avec l’équipe junior et même si elle ne faisait pas partie de l’équipe, elle nous avait invités chez elle pour le souper. Maude va nous manquer énormément » – Marc Antoine Ducharme, entraîneur de Maude.

« La présence de Maude se faisait sentir partout où elle passait. Son intensité sur le terrain était merveilleuse. Jouer avec elle, c’était vraiment agréable, elle était rapide, intelligente et prévoyait toujours le prochain coup. Elle communiquait toujours sur le terrain. Ce fut la première chose que je lui ai dite lors de son retour avec l’équipe féminine du Québec : « Je me suis ennuyé de ta voix sur le terrain ». À l’extérieur du terrain, elle était prête à te faire rire avec n’importe quoi. » – Karine Chicoine, entraîneure adjointe de l’équipe du Québec.

Assurément, Maude aura laissé des souvenirs impérissables à celles et ceux qui l’ont côtoyée durant son trop bref passage dans nos vies.