Personnalité du mois

André Viger, Chantal Petitclerc, André Beaudoin, Dean Bergeron, Diane Roy… le Québec a une riche histoire de para-athlétisme en fauteuil roulant où ses athlètes ont repoussé les limites, abaissé les records et fait partie de l’élite mondiale. Brent Lakatos fait partie de cette lignée et à environ un an de ce qui sera vraisemblablement sa cinquième et dernière participation aux Jeux paralympiques, il a encore faim de médailles et de records.

Portrait de notre personnalité du mois de juillet qui ne cesse de brûler les pistes aux épreuves T53 même s’il est à l’aube de la quarantaine.

Record après record

En juin dernier, en Suisse, Lakatos s’est payé des cadeaux d’anniversaire pour ses 39 ans. Il a abaissé ses records du monde au 400 m et 800 m. Encore une fois.

« J’aime beaucoup ces pistes et je suis en confiance lorsque j’arrive là. Si mon entraînement va bien, je pense que je suis capable de réaliser un meilleur temps au 100 m et au 800 m. Pour les autres distances, elles sont plus tactiques. »

Le plus étonnant à propos du Dorvallois établi en Grande-Bretagne depuis quelques années n’est pas qu’il continue de réécrire les livres des records, mais plutôt qu’il déteste s’entraîner.

« Je n’aime pas l’entraînement. Autant je n’aime pas m’entraîner, autant j’adore faire des compétitions et gagner. Si je ne m’entraîne pas, je n’aurai pas de bons résultats. Une fois que je serai à la retraite, je ne pourrai pas faire de compétitions à moitié juste pour le plaisir. »

Un changement de gants de compétition après les Jeux paralympiques de Rio a eu un impact majeur sur ses chronos.

« J’avais déjà eu des gants durs avant, mais là, ils m’aident beaucoup plus. J’ai gagné une médaille d’or à Rio et plusieurs médailles d’or aux Championnats du monde, mais j’en veux plus aux Jeux paralympiques ! C’est mon grand défi. À Tokyo, je veux faire les épreuves du 100 mètres jusqu’au marathon. Oui, j’ai très faim ! », lance-t-il, un peu gêné.

Brent Lakatos était présent aux Championnats canadiens la fin de semaine dernière à Montréal où il n’a toutefois pas été en piste en raison de problème de santé. L’athlète a toutefois repris l’entraînement mardi dernier après une pause de trois semaines.

Le multiple champion du monde a profité de son passage en sol québécois pour recevoir le prix de l’athlète en fauteuil roulant de l’année 2018 décerné par Athlétisme Canada. « Ça m’a donné plus de temps pour visiter ma famille et mes amis. Et aussi manger de la poutine. »

Une carrière de plus de 20 ans

À ses débuts sportifs en 1996, Brent Lakatos jouait au basketball l’hiver et pratiquait l’athlétisme durant l’été. Il a d’ailleurs fait partie de l’équipe nationale junior de basketball en fauteuil roulant et a porté les couleurs d’une université du Texas.

En 2004, il se souvient que la télédiffusion des Jeux paralympiques d’Athènes se résumait à une émission de 2 heures pour toute la durée des Jeux.

« Maintenant, on peut tout trouver sur Internet et c’est plusieurs heures tous les jours. »

Ses héros à l’époque sont encore les mêmes aujourd’hui : André Viger et Chantal Petitclerc.

« C’est André Viger qui m’a donné mon premier fauteuil. J’avais 12 ans la première fois que je l’ai rencontré et j’avais peur de lui. C’était un grand gars avec une voix grave, explique Lakatos en riant. Chantal Petitclerc, elle, a toujours été gentille et très professionnelle en même temps. C’est mon idole. »

Avant ses derniers tours de piste au Japon l’été prochain, Lakatos compte être de l’équipe canadienne qui sera aux Championnats du mode de Dubaï, en novembre. Viendra ensuite le moment de fonder famille avec sa femme Stefanie Reid, une sauteuse en longueur de l’équipe paralympique britannique.

 

En rafale

As-tu un surnom? Brenty

Quel est ton mets préféré? La poutine

Quel est le dernier film que tu as vu? Le nouveau Spiderman

Qu’est-ce que tu apportes toujours dans ton sac de cabine en avion? Mon ordinateur pour regarder des films.

Si tu étais premier ministre du Canada demain, quelle serait ta première décision? Ce serait le minimum de revenu garanti pour tous. Les riches sont plus riches et les pauvres sont plus pauvres et je pense qu’il faut faire quelque chose pour redistribuer l’argent.

Été ou hiver? Été.

Chien ou chat? Chien. J’avais un chien et je compte en adopter un autre après les Jeux de Tokyo. Je suis toujours parti, alors c’est très difficile de m’en occuper.

Quel est ton plaisir coupable? J’aime regarder des tournois de sports électroniques.