Personnalité Parasports Québec du mois
Le nom de famille Eng vous dit peut-être quelque chose ? Les frères David et Jason sont deux figures dominantes du basketball en fauteuil roulant. Si le premier joue sur l’équipe nationale depuis plus de 15 ans, la carrière sportive du deuxième dans cette discipline relève du pur hasard. Parasports Québec vous présente le parcours surprenant de Jason, personnalité du mois de septembre.
Quand il était plus jeune, Jason jouait au basketball debout. L’intérêt pour la version adaptée de ce sport ne s’était jamais présenté puisqu’il souhaitait laisser cette passion à son grand frère.
« Ç’a commencé par un pur hasard. En septembre 2000, David ne pouvait pas aller à la Coupe Québec et, lorsque Marc Antoine Ducharme est venu le chercher chez nous, il n’était pas là. Il m’a proposé de l’accompagner à Québec à sa place et je me suis fait bien du fun. En revenant, il m’a demandé de venir à une pratique, puis au camp d’entraînement de l’équipe du Québec en novembre. J’ai fait l’équipe et, à partir de là, j’ai joué quatre fois par semaine avec Marc Antoine. J’ai eu la piqûre assez vite ! »
Sa carrière en tant que joueur a duré 15 ans. De 2000 à 2006, il a fait partie de l’équipe du Québec junior et a ensuite joint les rangs des Gladiateurs AA de Laval. En 2007, il a intégré l’école des pompiers, son autre passion, et a pris une année sabbatique du basketball. Il a ainsi manqué les Jeux du Canada. De retour au jeu en 2008, il est monté au niveau AAA.
« J’ai toujours dit que je ne voulais pas entraîner. En 2008, Marc Antoine m’a demandé de l’accompagner à un tournoi pour voir si j’aimerais ce rôle. J’ai commencé à le faire avec l’équipe féminine du Québec et, en 2019, j’entamerai ma 11e année comme entraîneur de cette formation. »
Depuis 2015, Jason est aussi entraîneur des Gladiateurs AAA masculin, l’équipe de son frère. Il s’agit d’ailleurs pour lui d’une occasion de solidifier ses liens avec David. « C’est spécial. Nous n’avons pas toujours le même point de vue et des styles différents, mais nous nous rencontrons dans le milieu. Il m’apprend beaucoup. Il est très discipliné, alors ça me force à l’être aussi. On se tient ensemble et on va à la Cage aux sports après les pratiques regarder du basket. »
S’il partage ce lien fraternel unique, il avoue qu’il doit sa carrière d’entraîneur à un de ses meilleurs amis, Marc Antoine. Ce dernier a initié Jason au AA, au junior, au AAA et au poste d’entraîneur pour l’équipe du Québec et nationale.
« On passe beaucoup de temps ensemble, il a eu tellement d’impact sur ma carrière ! En mai 2017, il a été promu comme entraîneur de l’équipe nationale féminine et il m’a demandé d’être son assistant. J’ai entraîné l’équipe du Québec de 2011 à 2016 et lui de 2008 à 2011. Nous nous échangeons les postes d’assistant et d’entraîneur-chef en raison de mon horaire de pompier. »
Un week-end riche en émotion
L’année 2011 restera assurément gravée dans la mémoire de Jason. Il a mené l’équipe féminine du Québec jusqu’au titre de championne canadienne, exploit qu’il réussira à nouveau en 2016.
« Les deux années que Marc Antoine n’a pas été entraîneur-chef, j’ai pris le rôle et nous avons gagné. En 2011, c’était la première médaille d’or depuis environ 40 ans ! Je me souviens de chaque moment. C’est l’événement marquant de ma carrière d’entraîneur. Nous avions un mélange de vétéranes et de jeunes. Pendant l’échauffement de la demi-finale, j’ai reçu l’appel de mon embauche comme pompier à Montréal. C’était une fin de semaine haute en émotions. »
Tokyo 2020, la consécration
À la fin août, Jason a réalisé un objectif de plus sur sa liste en s’envolant pour Hambourg, en Allemagne, pour les Championnats du monde de basketball en fauteuil roulant. À titre d’assistant entraîneur, toujours aux côtés de Marc Antoine, il a aidé l’équipe canadienne féminine à atteindre la cinquième place.
« Nous n’avons pas eu le résultat escompté, mais les Jeux paralympiques de 2020 sont l’objectif ultime. Je pense que nous avons vécu des embûches nécessaires pour Tokyo. Nous nous sommes fait surprendre par de grosses équipes, mais nous avons aussi causé la surprise. J’ai fait quelques erreurs que je suis content d’avoir faites là pour les éviter plus tard. J’ai beaucoup appris. »
Si au début de sa carrière atteindre l’équipe nationale était un rêve, celui-ci s’est transformé en une participation aux Jeux paralympiques en tant qu’entraîneur, une pensée qu’il chérit avec David et Marc Antoine.
« C’est sûr que ça nous passe par l’esprit. David a fait les Jeux de 2004, 2008, 2012 et 2016, mais je n’ai jamais pu aller le voir parce que ça ne cadrait pas dans mes horaires. Avec les mondiaux, ça m’a permis de le voir jouer au plus haut niveau de son sport. J’espère qu’il sera encore là en 2020 parce que ça serait l’fun de vivre ce moment avec lui. Si ce sont ces derniers Jeux, au moins je serai présent ! »
Jason Michael Eng en huit questions
Si tu pouvais prendre la place de quelqu’un pour 24 h, ce serait qui et pourquoi ?
Stephen Curry, pour lancer comme lui et voir la mécanique de son action.
Hiver ou été ?
Automne ? Les sports recommencent, c’est moins humide et on peut s’habiller comme on veut !
La chanson que tu écoutes avant un match important
Moppdeep Shookones part 2, une chanson que j’écoute depuis le secondaire.
Ce que tu apportes toujours dans ton bagage à main dans l’avion ?
Mon Nintendo Switch
Ton idole sportive
Michael Jordan
Ta matière préférée lorsque tu étais à l’école secondaire
Éducation physique
Miel, chocolat ou sirop d’érable ?
Chocolat
Le dernier film que tu as vu ?
Avengers