Personnalité Parasports Québec du mois de janvier
Si le basketball en fauteuil roulant est bien implanté depuis une trentaine d’années dans la famille Palmer, Nicolas est bien parti pour perpétuer sa présence pendant encore un bon moment. Celui qui est encore un joueur actif pour le CIVA de Montréal dans la Ligue provinciale AAA gravite maintenant dans les rangs internationaux de son sport à titre d’entraîneur adjoint de l’équipe canadienne masculine.
C’est pour cette raison qu’il est la personnalité du mois de janvier de Parasports Québec.
Le basketball en fauteuil roulant dans le sang
Au début des années 1990, Raymond Palmer a initié ses garçons Nicolas et Benjamin au basketball en fauteuil roulant.
« Un de ses amis lui avait suggéré de venir essayer ce sport. Il a accroché et ensuite, lorsque mon père a appris qu’une équipe de jeunes allait être formée à Montréal, c’est devenu un sport familial. Nos parents nous ont suivis un peu partout lors de nos tournois », décrit Nicolas, en ajoutant que la transition vers le sport de compétition s’est faite naturellement.
À l’âge de 18 ans, Nicolas devient entraîneur des Aigles de Valleyfield, un poste qu’il conservera pendant quatre ans. La passion de diriger des joueurs était semée et il continuerait d’entretenir la flamme pour son sport d’une autre façon en poursuivant son travail au CIVA Montréal AA, où il est depuis cinq ans.
« Ce que j’aimais avec les jeunes, c’était de partager mes connaissances. »
Cette idée de redonner reviendra constamment au cours de l’entrevue. Qu’il soit entraîneur ou joueur, Nicolas Palmer est davantage un passeur qu’un franc-tireur. Alors qu’il était à la tête de l’équipe du Québec aux Jeux du Canada l’hiver dernier, l’entraîneur a remarqué que cette qualité de redonner aux autres était bien ancrée dans sa famille.
« Benjamin était le seul joueur qui revenait des Jeux de 2015. Il aurait pu revenir dans l’équipe à la dernière année avant les Jeux, mais il a passé du temps à aider les plus jeunes. Et ça, on voit la répercussion maintenant, car nous serons en bonne posture pour le prochain cycle de quatre ans. Les jeunes ont pris de l’expérience. »
Mathématiques appliquées
L’été 2018 a été un moment déterminant dans la carrière d’entraîneur de Nicolas Palmer. C’est à ce moment qu’il a participé au Championnat du monde masculin à titre d’entraîneur adjoint de l’équipe nationale senior. Sa première expérience internationale.
« C’était une quinzaine de jours consécutifs et je n’avais jamais fait autant de basket. C’est à ce moment que c’est passé d’une passion à un travail. Cela m’a un peu confronté, car ça coïncidait avec la fin de mes études. »
Palmer venait alors de terminer une maîtrise en intelligence d’affaires et d’analyse de données. Ce domaine étant de plus en plus présent dans le sport, Palmer a donc tendu une perche pour que l’équipe nationale exploite ce filon.
C’est à l’occasion d’un programme de formation des entraîneurs qu’il approché l’entraîneur-chef canadien Matteo Feriani. « Il a aimé ce qu’il a vu et c’est là que je lui ai proposé mes idées d’analyse de données. Il a été très réceptif. Possiblement qu’il n’y a pas beaucoup de monde qui peut faire ce que je fais, alors si ça peut nous donner un petit avantage, tant mieux ! »
Dès cet instant, Palmer savait que la recherche d’un emploi dans son domaine d’études serait sur la glace afin qu’il se concentre entièrement au basketball jusqu’aux Jeux paralympiques de Tokyo.
« C’était un moment dans ma vie pour décider ce que je voulais faire. Je ne regrette pas du tout mon choix, car en plus de mon travail avec l’équipe nationale, j’ai du temps pour m’impliquer localement », explique le jeune homme qui détient aussi un baccalauréat en mathématiques.
« Ce temps supplémentaire que j’ai, je le réinvestis dans les jeunes, alors ce n’est pas perdu. J’aurai une belle expérience aux Jeux, mais je pourrai la partager. C’est le fun l’élite, mais ça me motive aussi de diriger des jeunes. »
L’été dernier, il a été deuxième entraîneur adjoint de l’équipe nationale présente aux Jeux parapanaméricains de Lima lorsque les Canadiens ont assuré leur place pour les Jeux de Tokyo. Palmer a aussi été entraîneur adjoint de l’équipe canadienne masculine des moins de 23 ans, il y a quelques mois, au Japon.
Lorsqu’il sera de retour au pays du soleil levant, gageons que le Canada aura encore plus d’outils mathématiques dans leur arsenal pour oublier sa 12e place des Championnats du monde d’il y a deux ans.
En rafale
Ton idole sportive ?
Patrick Anderson. C’est bizarre et spécial, car maintenant je l’entraîne dans l’équipe canadienne.
La chose que tu aimes le plus dans ton sport ?
La stratégie d’équipe. Un joueur ne peut pas tout faire. Chaque personne a un rôle et si tout le monde le fait bien, on peut gagner.
Ton repas préféré ?
La lasagne
Ton auteur préféré / le dernier livre que tu as lu ?
J’aime beaucoup le style fantastique, dont les livres de Joseph Delaney.
Un endroit que tu aimerais visiter ?
L’Australie, sauf qu’avec les feux de forêt, c’est un peu moins intéressant.
Ce que tu apportes toujours dans ton sac de cabine dans l’avion ?
Mes écouteurs.
Le dernier film que tu as vu ?
Le dernier Star Wars.
Ton surnom ?
J’en ai trop. Mes coéquipiers m’en donnent toujours de différents, alors je vais y aller avec le dernier qui est Niki.
La chanson que tu écoutes avant un match important ?
J’ai longtemps écouté du Eminem, mais là je n’en écoute plus, car je ne voulais plus garder cette habitude afin d’être prêt dans toutes situation, au cas où je n’aurais pas accès à de la musique.