Il a une passion contagieuse pour le Powerchair soccer et il a été le meilleur marqueur du tournoi du récent Défi sportif AlterGo. Voilà pourquoi Patrick Des Groseillers a été nommé Personnalité Parasports Québec du mois de mai.

Le joueur de la formation Juni-Sport compte déjà plusieurs participations au Défi sportif AlterGo à son actif depuis 2009. À la dernière édition du tournoi, c’est un total de 15 buts qu’il a porté à sa fiche. Une réalisation qui n’aurait pas été possible sans l’aide de ses coéquipiers, comme il l’a soutenu en entrevue.

« Ces buts, je ne les ai pas marqués seul. Je l’ai fait avec l’aide d’André Bougie qui est mon coéquipier et président de Juni-Sport. Je les ai aussi faits avec toute l’équipe », mentionne l’homme de 29 ans, qui travaille également à titre de personne-ressource pour le comité des usagers de Saint-Léonard et Saint-Michel à la Ville de Montréal.

Le ballon au lieu de la balle

Patrick Des Groseillers pratiquait d’autres sports avant de tomber en amour avec le Powerchair soccer, une discipline qu’il n’a pas quittée depuis. Il a fait ses premières frappes de ballons à l’École secondaire Joseph-Charbonneau, qui accueille des élèves qui ont des déficiences motrices, sensorielles ou intellectuelles.

« Après ça, j’ai participé à des entraînements à Laval. Je jouais déjà au baseball, alors mon horaire était pas mal occupé et j’ai dû faire un choix : j’ai quitté le baseball pour le Powerchair soccer chez Juni-Sport. »

Quelles étaient ses raisons?

« Au baseball, il n’y a pas beaucoup d’action, tandis qu’au Powerchair soccer, ça bouge et il y en a beaucoup. Beaucoup plus que ce que je m’étais imaginé. Ça bouge et ça donne de l’adrénaline. Comme le dit mon père, j’ai eu la piqûre ! »

Faire ce qu’il faut pour monter de niveau

Au fil du temps, le jeune homme a gagné en expérience en prenant part à plusieurs matchs un peu partout au Québec. Ces tournois régionaux étaient loin de le rassasier pleinement, alors ses coéquipiers et lui ont décidé de se rendre un peu plus loin pour repousser leurs limites, il y a quelques années.

« On voulait plus de challenge, alors on s’est dit : « Pourquoi on ne va pas aux États-Unis ?  » Une fois là-bas, on se faisait battre à plate couture. Dans un tournoi amical contre le Vermont, on a vu qu’on avait des croûtes à manger. Beaucoup, je dois dire. Et aujourd’hui, c’est nous qui plantons le Vermont. Ça nous a pris beaucoup de pratique et beaucoup de tournois contre des équipes du Québec (pour nous améliorer). »

La patience a donc marqué le parcours du joueur qui a aussi eu la chance de représenter le Canada à une compétition au Brésil au début des années 2010. Cette qualité s’est toutefois évaporée lorsqu’on lui a demandé de mettre de côté son rôle de joueur offensif, il y a quelques années.

Patrick raconte l’anecdote que l’entraîneur de son équipe, son père Jean-Pierre, l’avait déjà envoyé devant le filet dans une fin de match où l’issue allait se déterminer en tirs de barrage. Une « bulle au cerveau » selon les dires du joueur.

« Il a vu que ce n’était pas une très, très bonne idée », conclut à la blague celui qui se souvient de ce moment particulier qui s’était soldé en une défaite.