Personnalité Parasports Québec — Décembre 2021

Karine Côté a passé les dix dernières années à œuvrer chez Parasports Québec à titre de coordonnatrice au développement, coordonnatrice sportive ou directrice des sports. À la suite de son départ de l’organisation il y a quelques semaines, Parasports Québec tient à souligner sa contribution en la nommant Personnalité du mois de décembre.

Lorsqu’elle s’est jointe à l’équipe de Parasports Québec, Karine Côté effectuait un stage dans le cadre de son baccalauréat en kinésiologie à l’UQAM. Elle a ensuite été engagée à forfait, puis est devenue coordonnatrice à la suite du départ d’Anne-Renée Thibault. Cette dernière revient d’ailleurs dans l’équipe de Parasports Québec en 2021 à titre de directrice générale, au moment où elle quitte vers un nouvel horizon professionnel.

« C’est un drôle de clin d’œil », explique Côté en riant.

Femme de terrain, elle a participé à d’innombrables formations d’initiation à différents parasports en plus d’avoir été entraineure adjointe de l’équipe du Québec des Jeux du Canada en 2015 et 2019. Elle vante aussi le travail de la petite, mais efficace équipe de la permanence de Parasaports Québec qui a su avoir un impact direct auprès de la communauté.

« La visibilité des sports adaptés a pris plus de place que jamais dans les dix dernières années. Est-ce que c’est assez ? À mon humble avis, non. Est-ce qu’on réussit à suivre le mouvement ? Moi, je suis extrêmement encouragée de ce qu’Alexis Boulenger fait avec le programme Au-delà des limites qui profite bien de la visibilité des derniers Jeux paralympiques de Tokyo, dont on a plus entendu parler que ceux de Rio. »

Karine Côté est consciente que sa perception du sport adapté n’est pas la même que celle du commun des mortels. Quand elle regarde la forêt, elle sait aussi très bien qu’elle a le nez collé sur l’arbre qui la cache, notamment parce qu’elle partage sa vie avec le joueur de l’équipe nationale masculine de basketball en fauteuil roulant, Jonathan Vermette.

« Je côtoie tous les jours quelqu’un qui est en situation de handicap. […] Oui, j’ai évolué (à ce sujet), mais mon essence était déjà là à la base. Je ne vois plus de différences entre un athlète ou un athlète en situation de handicap, mais je suis encore touchée par le processus de réadaptation. »

Témoin de l’initiation aux Jeux paralympiques

Il y a quelques années, Karine Côté a fait une intervention pour Parasports Québec au Centre de réadaptation du CIUSS Centre-Sud afin de présenter le rugby en fauteuil roulant. Annie-Claude Cathy, kinésiologue spécialisée en réadaptation à cet endroit, la tenait informée des participants qui démontraient un intérêt marqué pour le sport. C’est alors qu’elle lui a parlé d’Anthony Létourneau, qui était devenu tétraplégique à la suite d’un grave accident alors qu’il jouait au hockey.

« (Un an et demi plus tard), je me souviens encore, alors que j’étais en train de tracer les lignes d’un terrain au Cégep Édouard-Montpetit pour un tournoi, il est venu me parler pour m’annoncer qu’il avait été retenu dans l’équipe nationale. »

Et Létourneau a ensuite participé à ses premiers Jeux paralympiques l’été dernier, à Tokyo, dans l’équipe dirigée par le frère de Karine.

« Quand je les ai vus arriver sur le terrain pour leur premier match, c’était comme wow ! Il y a six ans, je rencontrais cette personne-là et c’était la première fois qu’elle essayait le sport. Ça sonne quétaine, mais depuis le premier jour, je reste impressionnée et j’ai un grand respect ! »

Son autre coup de cœur de sa décennie passée chez Parasports Québec, elle le décerne à ses Juniors : le surnom donné aux membres de l’équipe du Québec de basketball en fauteuil roulant aux Jeux du Canada de 2015 et 2019.

« La cohorte des Jeux de 2019, ce sont comme les enfants que je n’aurai jamais. On a vraiment vu la transition d’ado à adulte de ces jeunes et je trouve ça important d’y avoir participé. Quand nous avons reçu la médaille de bronze, nous nous sommes dit que nous n’aurions pas pu faire mieux. Nous les avions amenés au maximum de ce qu’ils pouvaient faire, tant comme joueurs que comme personnes », se remémore-t-elle avec un trémolo dans la voix.

Cette émotion, elle est reliée à cette communion entre tous les membres de l’équipe et non parce que la formation québécoise n’avait pas été médaillée d’or à ce tournoi pour une première fois depuis plusieurs éditions des Jeux.

« Quand nous avons reçu notre médaille, nous sommes restés sur le terrain alors que tous les autres étaient partis. Nous ne voulions pas que ce moment finisse. Ces jeunes-là, je les aurai dans mon cœur pour longtemps. »

Encore et toujours la passion du sport et des athlètes

Karine Côté occupe aujourd’hui le poste de coordonnatrice au secteur universitaire au Réseau du sport universitaire québécois (RSEQ). Comme dans son ancien emploi chez Parasports Québec, elle joue le rôle de courroie de transmission, cette fois-ci avec l’organisation canadienne U Sport et les universités québécoises.

« J’aime le défi et l’idée de passer au sport universitaire. Retrouver le sentiment d’appartenance des universités, je trouve ça vraiment intéressant, même si bien sûr, je dois être impartiale. C’est le fun d’être dans ce milieu-là. »

En rafale

Salé ou sucré?
Salé et de loin! Je peux finir un sac de chips en 5 minutes.

Un endroit que tu aimerais visiter?
Hawaii

Le dernier livre que tu as lu?
Le printemps le plus long d’Alec Castonguay.

La dernière série télé que tu as vue?
La première saison d’American Crime Story, qui est une reconstitution du procès d’OJ Simpson.

Si tu pouvais prendre la place de quelqu’un, qui ce serait?
Probablement un politicien, mais je ne voudrais pas le gros spot. Plus ministre que première ministre.

Ton idole sportive?
L’ancien joueur de tennis Andre Agassi

Ta matière préférée lorsque tu étais à l’école?
La science politique au cégep.

Ton surnom?
Les Juniors du basketball m’appelaient Charine.