Après plus de 50 années d’implication avec Parasports Québec, c’est mardi soir que Donald Royer a officiellement annoncé qu’il quittait le conseil d’administration, laissant derrière lui un héritage des plus importants pour l’organisation. Et aux dires de ses anciens collègues, c’est avec la tête haute et le sentiment du devoir accompli qu’il pourra profiter de cette retraite pleinement méritée.

Depuis la fin des années 1960, M. Royer a occupé plusieurs rôles au sein de Parasports Québec, permettant aux sports adaptés de gagner en popularité et de se faire une place dans l’univers sportif aux niveaux provincial, national et même mondial.

« C’est quelqu’un qui fait partie du visage paralympique depuis des décennies et il a été un leader exceptionnel à l’international », lance d’entrée de jeu Chantal Petitclerc, 14 fois championne paralympique.

« C’est un pionnier. Il a défoncé les portes et il sait de quoi il parle! Il fallait dépasser les portes de la reconnaissance, surtout dans le sport de haute performance. On voulait les mêmes services que les autres athlètes et c’est en grande partie grâce à lui que nous en sommes à ce point aujourd’hui », poursuit celle qui agit aujourd’hui à titre de Sénatrice.

Ainsi, M. Royer est devenu une véritable icône dans la communauté des sports adaptés, inspirant bon nombre d’acteurs à se dépasser pour atteindre les plus hauts niveaux. Parmi ceux-ci, on retrouve Marc Antoine Ducharme, entraîneur-chef de l’équipe nationale féminine de basketball en fauteuil roulant.

« Donald Royer est un pionnier au Québec dans le domaine du parasport. Il a ouvert la voie à bien des gens, dont moi! Si on regarde où on est rendu présentement, tout ça, c’est grâce à lui. »

Comprendre la réalité des para-athlètes

Certes, la route a été longue avant d’enfin pouvoir mettre les parasports « sur la carte », mais, selon Guy Berthiaume, tout premier directeur général de Parasports Québec, c’est en travaillant avec acharnement que M. Royer est arrivé à ses fins.

« Il était très, très impliqué, au point que je le trouvais des fois homme-orchestre! Je me demandais comment il faisait pour cumuler l’ensemble de ses implications bénévoles avec son travail de professeur », indique-t-il au sujet de celui qui n’a jamais hésité à prêter main-forte aux athlètes.

D’ailleurs, Chantal Petitclerc garde d’excellents souvenirs des moments où, « au lieu d’être dans le VIP », M. Royer était dans l’action, avec les athlètes, afin de mieux comprendre leur réalité.

« J’ai beaucoup de respect, d’admiration et d’affection pour Donald Royer. Dans toute mon évolution en tant qu’athlète, il a toujours été là. Il était très près des athlètes et était toujours là pour eux, que ce soit pour traîner les sacs ou gonfler les pneus! » se rappelle-t-elle.

Un exemple parmi tant d’autres qui démontre toute l’implication de M. Royer, tant pour des compétitions provinciales qu’en siégeant sur des comités internationaux.

« Il était toujours présent, que ce soit pour moi, par exemple, lorsque j’étais directeur de la fédération sportive, avec les athlètes qui avaient des besoins, des préoccupations. Donald était là pour les aider. C’est une de ses grandes qualités », poursuit quant à lui Guy Berthiaume.

À tout jamais reconnaissants

« Donald laisse un héritage extraordinaire! Je pense que même s’il prend sa retraite, il va rester la référence dans le milieu. La jeune génération va avoir un modèle extraordinaire à suivre et je le félicite », lance Pierre Proulx, membre du conseil d’administration de Parasports Québec, lorsque questionné sur le travail de son ancien collègue.

Dès le premier jour où il a mis les pieds dans l’univers des parasports, Donald Royer a toujours cru en ses convictions. Pour lui, les para-athlètes devaient avoir droit à la même reconnaissance et au même respect que tous les autres athlètes, sur le terrain comme à l’extérieur.

« Ç’a été sa grande contribution, d’avoir toujours cru dans les sports en fauteuil roulant, de les avoir toujours promus, soutenus et d’avoir été un ambassadeur et un acteur de cette reconnaissance progressive qu’il y a eu à travers les années pour tous les sports en fauteuil roulant », explique Guy Berthiaume.

Donald Royer boucle sa carrière avec une feuille de route bien garnie et gardera des souvenirs impérissables de son aventure chez Parasports Québec. En plus d’une douzaine de Jeux paralympiques, de Championnats du monde et autres grands événements, M. Royer aura été membre de l’Ordre paralympique, du Comité international paralympique, intronisé au temple de la renommée paralympique canadien et aura remporté plusieurs prix dont l’hommage Jacques-Beauchamp de Sports Québec, en 2015.

« Un homme qui a rencontré la reine, le pape et le président du CIO. Qu’on m’en nomme un autre qui a fait ça au cours des 40 dernières années au Québec. Je pense que les gens ont encore beaucoup de croûtes à manger. », conclut l’entraîneur en para-athlétisme Richard Tétreault sur une note humoristique.

 

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